THE GHOST WRITER

Le dernier film de Roman Polanski, The Ghost Writer, est un thriller politique à la mise en scène impeccable, primé d’un Ours d’argent à la Berlinale 2010.

Adapté du roman "L’homme de l’ombre" de Robert Harris qui est également le co-scénariste, le film raconte l’histoire d’un "nègre" littéraire chargé d’écrire les mémoires de l’ancien premier ministre britannique Adam Lang. Mais il va très vite découvrir que la tâche qui l’attend est bien plus compliquée et dangereuse qu’il n’y paraît, à commencer par le fait que son prédécesseur est mort dans des circonstances plus que mystérieuses…

Ewan McGregor endosse le rôle du "ghost writer’" personnage sans nom, en lui donnant le côté sympathique et l’humour nécessaire pour faire de ce mec ordinaire embarqué dans une histoire extraordinaire quelqu’un d’attachant. Pierce Brosnan quant à lui est parfait dans le rôle du politicien charismatique devenu soudain la cible du peuple et des médias qui l’accusent de complicité dans des crimes de guerre.

Deux personnages féminins gravitent autour de l’ancien premier ministre : sa femme Ruth (Olivia Williams) dont l’influence sur la vie professionnelle de Lang semble notable, et son assistante personnelle Amelia (Kim Cattrall), qui lui est dévouée quelque peu au-delà du simple professionnalisme.

I’île de la côte est des Etats-Unis et la luxueuse villa où vivent Adam Lang et son entourage prennent vite des allures de prison pour Lang qui ne peut retourner à Londres, et de piège pour l’écrivain. Ce sentiment d’enfermement suscité par le décor contribue grandement aux tensions qui s’installent entre les personnages. Les secrets, le poids du passé et la pression médiatique qui s’abattent soudainement sur eux les embarquent dans la même galère, leur moindre mouvement risquant de se retrouver à la télévision.

Tenant le spectateur en haleine d’un bout à l’autre, The Ghost Writer est un film qui rend hommage au maître du suspense qu’était Alfred Hitchcock, mais c’est aussi le film d’un autre maître, Roman Polanski, avec son amour du détail, ses ambiances oppressantes et son sens de l’angoisse contrebalancés par un petit quelque chose de ludique.

Nadia Vodenitcharov