FORCES SPECIALES

Forces spéciales est un film difficile à catégoriser - et peut- être est-ce d’emblée un bon signe. A priori, un long-métrage racontant l’entreprise de sauvetage par un petit commando d’une journaliste enlevée par les talibans se situerait dans la case « film de guerre », or la prémisse est trompeuse. Amateurs d’explosions multiples, mitraillettes bruyantes et virilité exacerbée, rebroussez chemin : votre soif de testostérone ne sera étanchée que pendant les trente premières minutes. Certes la suite du film contient sont lot de batailles, d’hémoglobine et d’héroïsme militariste mais Stéphane Rybojad prend le parti de suivre le trajet humain de personnages attachants, métaphorisé dans une courageuse tentative de fuite vers des terres alliées.

L’individu, plutôt que l’action ou la politique, est mis en exergue : peu importe le Moyen-Orient, peu importe les courses-poursuites, le réalisateur favorise l’humain et multiplie d’ailleurs les gros plans. La mise en scène est de temps en temps (trop) grandiloquente, entrant en contradiction avec la prémisse de base - à savoir que cet événement, aussi dramatique soit-il, ne représente qu’un élément trivial du quotidien des forces spéciales ; ces petits excès esthétiques ne sont cependant pas gênants. 

En bref, Forces spéciales est un film juste et touchant, un mauvais film d’action, certainement, mais un bon film tout court.

(Aurélie Waeterinckx)