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MY WEEK WITH MARILYN

Simon Curtis (GB 2011)

Michelle Williams, Judi Dench, Emma Watson, Julia Ormond, Kenneth Branagh

100 min.
7 mars 2012
MY WEEK WITH MARILYN

Marylinolâtres & Marylinophiles, à vos postes !

D’admirateurs grisés par tout ce qui touche à leur idole pour les premiers et de désappointés pour les seconds.

Qui estiment que l’actrice mérite mieux qu’un film évanescent, en précaire équilibre entre aspiration et autodestruction.

Dessiner un portrait, fidèle ou infidèle, de celle qui demeure 50 ans après sa mort une énigme polymorphe - chacun a de Marylin une image à laquelle il tient - est une mission impossible.

Ils sont nombreux (*) à avoir « leur » version d’une vie sursaturée de beauté, de solitude et de tristesse et tout aussi nombreux à s’être égarés en tentant de cerner par des mots ce qui est insaississable.

Notamment cette incapacité de la comédienne à faire un film sans se torturer et torturer son entourage.

Ce qui est précisément le cœur de « My week … », adapté des Mémoires de Colin Clark qui, lors du tournage en Angleterre du "The prince and the showgirl" de Lawrence Olivier (un épatant Kenneth Branagh), est promu par l’actrice du rang de vague assistant à celui d’indispensable confident.

Ce qui est pour lui un apprentissage amoureux et douloureux et pour elle une répétition banale d’un besoin (une compulsion ?) de combler un creux.

Un vide laissé par un mari, Arthur Miller en train de se détacher des névroses de son épouse.

Une angoisse de ne pas pouvoir répondre aux demandes de ceux qui la désirent - son metteur en scène, ses fans, ses amoureux.

Pour donner chair à Marylin, une Michelle Williams qui fait de son mieux (**) pour sex-symboliser et rendre attachant le mélange de naïveté, de fragilité et de lucidité de son modèle.

Et qui pourtant ne réussit pas totalement à convaincre - à me convaincre. En effet elle fut nominée pour l’Oscar 2012 du meilleur rôle féminin.

Non pas par manque de talent ou de sensibilité - elle est merveilleuse d’émotion contenue et de justesse dans les films de Kelly Reichardt ("Wendy & Lucy", "Meek’s cutoff")

Mais tout simplement parce que Marylin est et reste unique.

Imaginer de la dupliquer, de la cloner, de l’interpréter est un défi qu’il est courageux de relever et un challenge sur lequel épiloguer est inutile lorsqu’il ne persuade pas.

Parce qu’il est des âmes qui, libérées de leur prison corporelle, sont devenues inatteignables.

Marylin est de celles-là. (mca)

(*) Norman Mailer, Ben Hecht, Michel Schneider, Joyce Carol Oates, Andrew O’Hagan …

(**) sans retrouver la tendresse vulnérable que Sophie Quinton avait insufflée à l’image de Marylin dans "Poupoupidou" de Gérald Hustache-Mathieu