Drame sentimental
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TRISHNA

Michael Winterbottom (GB 2012)

Freida Pinto, Roshan Seth

113 min.
18 juillet 2012
TRISHNA

Lors d’une virée au Rajasthan en 4x4 entre amis, Jay fait la rencontre de Trishna. Jay, qui a grandi en Grande-Bretagne, est le fils d’un riche propriétaire d’hôtel où il va rester pour épauler son père. Trishna, quant à elle, est la fille aînée d’un propriétaire de rickshaws. Un accident de la route ampute la famille de Trishna de leurs menus revenus. Jay propose alors à la jeune femme de venir travailler dans son hôtel, ce qu’elle accepte, non sans peine de devoir quitter les siens, mais ayant le sens du sacrifice et surtout, n’ayant pas d’autres moyens pour subvenir aux besoins de sa famille.

 

Une tendre et délicate relation éclore entre ces deux jeunes êtres issus de classes sociales opposées. Jay est le prince charmant, protecteur et respectueux, qui délivre la pauvre et ravissante jeune femme de son sort misérable.

 

Jusqu’au jour où il assouvit son désir charnel pour la belle. Bafouée dans ses traditions, Trishna prend la fuite, mais Jay la retrouve et la romance peut reprendre. Une fois de plus, Trishna quitte son milieu rural et fait ses premiers pas dans la vie à l’occidentale. Les jeunes amants s’installent dans un grand appartement de Mumbai.

 

Tout semble aller bien. À tel point, qu’en tant que spectateur on a presque envie de quitter la salle. Pourtant, quelque chose s’est brisé et l’attitude froide et égoïste de Jay devient de plus en plus dérangeante.

 

Ce glissement de la romance au cauchemar n’est pas plus subtil que la réalité, où pullulent les non-dits et autres conflits interculturels. Proche donc de la réalité, Michael Winterbottom transpose Tess of the d’Urbervilles (roman du XIXè de Thomas Hardy) dans l’Inde contemporaine ; un pays et une société en pleine mutation. 

 

La tournure tragique et sans issue que prend leur relation traduit l’incompréhension des différences de comportement. Jay autant que Trishna sont en proie à des crises identitaires, une perte de repères, induites par la confrontation de la tradition orientale ancestrale et la mondialisation du mode de vie occidental.

 

En tant que femme, on a envie de secouer Trishna, on en a marre de l’avilissante soumission, mais comme on est face à un film, on réfléchit. (Luz)