TAKE THIS WALTZ

Take This Waltz est comme son héroïne, Margot : mélancolique. Cette jeune femme à la sensibilité à fleur de peau a construit autour d’elle les murs d’une vie simple, presque banale, dont les frontières réconfortantes la rassurent.

La valse commence pour elle lors de son retour vers Toronto, lorsqu’elle rencontre Daniel avec qui l’alchimie est immédiate. Comment Margot, installée dans un mariage gentil et sans frasques avec Lou, gèrera-t-elle cette attirance soudaine et irréprimable pour ce nouveau voisin ?

La sensualité naissante qui s’installe à nouveau dans la vie de Margot chamboule son quotidien marqué par quelques moments d’apathie. La flamme de vie qui sommeille en elle s’éveille aux côtés de ce nouvel homme qui ne la regarde pas comme s’il savait déjà tout d’elle. Que choisir, entre le confort d’une vie sans effluves et l’abandon à un pari dont elle n’est pas sûre de sortir gagnante ? Sans jugements les uns envers les autres, Margot, Lou et Daniel virevoltent dans la valse de la vie.

Sarah Polley dépeint avec son talent hors pair et sa patte unique la complexité des relations sentimentales et des choix de vie que cela sous-entend. Cette cinéaste étonnante continue d’éviter avec brio la facilité narrative dans laquelle tant d’autres s’enlisent. Elle installe avec brio une atmosphère envoûtante, coupe court de manière nette et presque brutale aux débordements romantiques et prend une toute autre direction alors que l’on ne s’y attendait pas.

Take This Waltz attérit, tel un ovni, dans le paysage des romances anglophones des dernières années, mettant en évidence une fois encore que Michelle Williams est une des actrices les plus merveilleuses (et incontournables) à voir évoluer au fil des années.

(Ariane Jauniaux)