Drame social
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FLIGHT

Robert Zemeckis

Denzel Washington, Kelly Reilly, Don Cheadle, John Goodman, Bruce Greenwood, ...

138 min.
30 janvier 2013
FLIGHT

La vie de Whip Whitaker, alcoolique et addict aux drogues et à la cigarette et pourtant pilote de ligne chevronné, bascule le jour où l’avion qu’il contrôle doit effectuer un atterrissage en catastrophe suite à une déficience de l’avion. Après l’accident, une enquête débute alors que Whip se réveille à l’hôpital et fait face aux conséquences désastreuses de cet évènement qui aura coûté la vie de plusieurs passagers et membres de l’équipage. Adulé en héros par le public et les médias, Whip fait face à son rapport aux addictions en passant par différentes phases, la plus importante étant celle du déni. Dans ses marasmes, il rencontre une femme en route vers la sobriété (merveilleuse et flamboyante Kelly Reilly que l’on retrouve pour la première fois dans une production américaine).

Dans Flight , Robert Zemeckis revient aux prises de vue réelles (depuis Seul au Monde , 2000, où l’on retrouve déjà un crash d’avion) et surprend dans le thème dramatique des méandres de l’addiction. Pilote confirmé, il s’intéresse non seulement à la responsabilité de la profession mais aussi à la représentation réaliste des scènes aériennes (très anxiogènes).

Denzel Washington, véritable touche-à-tout, est épatant dans ce rôle dans lequel on l’a peu, voire pas vu, celui d’un homme retombant constamment dans ses travers, ne parvenant pas à trouver la clé salvatrice du changement, rongé par des démons dont il s’épuise à nier l’existence.

Même si le film tire en longueur et répète à plusieurs reprises des schémas un peu trop dichotomiques, sans doute pour mieux coller à la réalité du cycle de la dépendance, le tiraillement entre le refus de se voir tel que l’on est et la volonté d’aller vers l’authenticité et le courage est concentré dans les séquences finales de cette plongée dans la vie d’un homme qui s’est perdu lui-même. Sans compter la performance solide des acteurs (Washington et Reilly en tête) et une mise en scène judicieuse et collant au plus près de la réalité qui permettent à ce long métrage de déployer plus de deux heures d’un vol tourmenté au cœur d’un mode de vie compensatoire qui donne l’illusion d’un contrôle sur la vie. Remuant.

(Ariane Jauniaux)