HUNGRY HEARTS

Jude est Américain, Mina Italienne. Ils se rencontrent à New York, tombent fous amoureux et se marient. Lorsque Mina tombe enceinte, une nouvelle vie s’offre à eux. Mais l’arrivée du bébé bouleverse leur relation. Mina, persuadée que son enfant est unique, le protège de façon obsessionnelle du monde extérieur. Jude, par amour, respecte sa position jusqu’à ce qu’il comprenne que Mina commence à perdre contact avec la réalité.
Apres une excellente scène d’ouverture (la rencontre des deux protagonistes enfermés dans les toilettes d’un restaurant chinois) qui laisse présager une comédie romantique, « Hungry Hearts » (*) se poursuit comme un huis-clos intimiste, bascule vers le drame conjugal pour ensuite donner dans le thriller, avec des accents empruntés au film d’horreur. A l’éclectisme des genres s’ajoute l’éclectisme stylistique : des petits airs de ciné indé américain actuel on passe à des images à la Cassavetes très 70’s puis à une atmosphère empruntée à Polanski et à son célébrissime « Rosemary’s baby ».
Les prestations exceptionnelles d’Adam Driver et Alba Rohrwacher (qui ont chacun reçu un prix d’interprétation à la dernière Mostra de Venise) ne parviennent malheureusement pas à sauver le film de Saverio Costanzo qui s’enlise peu à peu dans un aspect brouillon et finit par tourner en rond.
Passablement ennuyé, oppressé par l’abus de gros plans et de grand angle, on voit (enfin) arriver la fin (trop facile d’ailleurs) de ce huis-clos comme une délivrance car on peut enfin sortir de la salle.
(Nadia Vodenitcharov)
(*) Le film est une adaptation libre du roman « Il Bambino Indaco » de Marco Franzoso.