Drame social
1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s)

EL METODO

Marcelo Pineyro (Espagne 2005 - distributeur : Victory Films)

Eduordo Noriega, Najwa Nimri, Eduard Fernandez

115 min.
17 janvier 2007
EL METODO

Le propre d’une méthode est d’avoir des règles. Ou plus exactement ses règles.

Celle de Descartes en a quatre qui ont pour but d’aider l’homme à bien conduire sa raison. Celle de Coué en a une qui sert à se convaincre, avec la litanie comme alliée, que les choses finiront par s’arranger.

La première a perdu son lustre d’antan et la seconde s’est perdue dans les limbes d’une fumeuse philosophie new age.

L’époque actuelle, soumise aux lois du marché, se soucie bien peu de rationnalité – elle y préfère la notion de rationnalisation - et de bien-être. Elle aime les concepts de sélections, de quotas, de productivité et de nécessité justement calculés.

C’est ce que découvriront, lors d’une journée de tests psychologiques, cinq hommes et deux femmes qui se présentent, un jour de grève générale à Madrid, à un examen d’embauche.

La multinationale pour laquelle ils souhaitent travailler pratique une mystérieuse méthode dite « Grönholm » sur base de laquelle les candidats doivent s’auto évaluer et décider lesquels d’entre eux doivent être éliminés.

Contrairement au Darwinisme, la sélection ne sera pas naturelle mais le fait de l’homme devenu, dans notre société ultra libéraliste, une espèce de machine programmée pour éliminer ses adversaires.

Adapté d’une pièce de théâtre de Jordi Galceran, - comme l’était le magnifique « Glengarry Glen Ross » de David Mamet mis en scène par James Foley - « El método » est un huis clos acide qui soumet les récipiendaires à un ensemble d’épreuves et de questions aussi absconces que perverses. 

Le film dispose d’atouts pour frapper juste : acteurs convaincants, dialogues efficaces, introduction d’un suspens qui renforce la cruauté de la situation (y a-t-il une taupe parmi les candidats ?), gestion métronomisée du temps.

Et pourtant on se désintéresse, trop vite, de l’intrigue et de ses personnages.

Comme si la guerre des nerfs dans laquelle ils sont enlisés n’usait pas que les candidats mais aussi l’attention du spectateur.

Comme si la volonté trop démonstrative de « El método » l’assimilait dans le meilleur des cas à la rigidité d’une pièce de théâtre filmée, dans le pire au factice d’une émission de la téléréalité. (m.c.a)