Juste pour passer le temps
1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s) 1étoile(s)

THEN SHE FOUND ME

Helen Hunt (USA 2008 - distributeur : BDF)

Helen Hunt, Bette Midler, Colinf Firth, Matthew Broderick

100 min.
9 juillet 2008
THEN SHE FOUND ME

Helen Hunt, on l’a découverte dans un sitcom américain des années 1990 « Mad about you » mettant en scène la vie d’un couple de jeunes New-Yorkais en prise, souvent de façon comique, avec les nécessaires compromis requis par la vie quotidienne et commune.

Ensuite son talent s’est épanoui sous les caméras plus exigeantes de Robert Altman (« Dr T. and the women »), de Woody Allen (« The curse of the jade scorpion »), de Mike Baker (« A good woman » - une adaptation de la pièce d’Oscar Wilde "Lady Wintermere’s fan").

A chaque fois sa beauté et sa distinction auréolent ses interprétations d’une grâce qui emporte le spectateur, comme le ferait un parfum laissant derrière celle qui le porte un sillage boisé, mystérieux et alluré.

Surprise donc de la découvrir dans sa première réalisation « Then she found me », amaigrie, fatiguée, mal attifée, larmoyante souvent dans le rôle d’une quadragénaire qui découvre, peu après la mort de sa mère, qu’elle a été adoptée.

Faisant la connaissance de sa mère biologique, une Bette Midler à la santé insolente et drôle, elle va, avec l’aide de celle-ci et d’un nouvel amour, un Colin Firth dont l’embonpoint corporel est inversement proportionnel à l’anémique conviction avec laquelle il entre dans son personnage, résoudre les difficultés qui entravent son désir de maternité.

Dans « Then she found me », les problèmes graves abordés (la mort d’un fœtus, l’insémination artificielle, l’adoption) le sont avec un manque de profondeur qui désole et déforce complètement
l’intérêt du film.

Dont il ne reste que quelques rituels et chansons juives qui semblent essentiellement être là pour remplir des plages de raccords entre des scènes appuyées de ruptures suivie de réconciliations amoureuses et une fin étrange.

Dont on ne sait si elle est un happy end ou la constatation d’un besoin de répéter ce dont on a été l’objet (une adoption) ou de compenser en adoptant (c’est-à-dire en se réappropriant un pouvoir de sujet) la faute d’une mère qui vous a abandonnée.

La déception ressentie par le spectateur face à ce premier passage derrière la caméra sera vite oublié si à son second essai, l’actrice-cinéaste porte remède à la malhabileté (*) de sa mise en scène et à la simplicité (superficialité ?) de son approche.

Et si pas, tant pis. Il restera de toute façon une comédienne qu’on est toujours content de retrouver. Et dont le moins qu’on puisse dire est que le narcissisme censé habiter les acteurs ne l’étouffe pas tant son souci de paraître dans « Then she found me » à son avantage physique est réduit à la portion congrue.

Constatation qui, dans notre appréciation, est un compliment. (m.c.a)

(*) Qui n’est pas rééquilibrée par une force d’authenticité qui aurait pu, comme cela arrive avec les premières œuvres, gommer une certaine indigence visuelle.