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NOS 18 ANS

Frédéric Berthe (France 2008 - distributeur : Les films de l'Elysée)

Valentine Catzéflis, Bernadette Lafont, Théo Frilet, Michel Blanc

90 min.
30 juillet 2008
NOS 18 ANS

Ca commence en fanfare, c’est bariolé comme un rubik’s cube, ça laisse déjà un goût sucré dans la bouche. L’année 1990, mise en scène avec tous ses stéréotypes, bons ou mauvais d’ailleurs, est l’univers que déploie Frédéric Berthes dans son second long métrage [1].

Atmosphère sympathique et légère, colorée par une bande son rassemblant les meilleurs morceaux de l’époque, des Rita Mitsouko à The Cure.

Si ce climat est agréable et divertissant, il est à peu près le seul aspect intéressant du film.

Il est vrai que les acteurs jouent dans l’ensemble plutôt bien, avec peut-être un bémol pour le premier rôle, Théo Frilet, un peu niais dans son genre. Michel Blanc incarne par contre avec naturel son personnage rigide mais sensible.

Le souci ne se situe pas à ce niveau.

Le fait est que c’est l’histoire même de « Nos 18 ans » qui est un peu courte. Récit d’un groupe d’adolescents qui s’apprêtent à passer le bac et profitent de ces derniers instants dans le monde de l’insouciance de la fin de l’enfance.

On a du mal à se sentir concerné par leurs problèmes, qui ont comme un goût de futilité. La vague histoire d’amour naissante entre les deux adolescents n’est pas vraiment émouvante, parce que trop caricaturée. Les difficultés que les personnages affrontent, tout sérieux qu’ils peuvent être, n’engendrent aucune implication de la part du spectateur.

On reste plutôt froid, ni enchanté par cette époque qui pourrait pourtant évoquer des souvenirs nostalgiques, ni touché par le vécu des personnages.

D’autant que le scénario fait preuve de quiproquos et de retournements de situations pour le moins faciles. On tombe très vite dans le déjà vu, le déjà fait.

Et ce n’est malheureusement pas la réalisation en soi, en tout point classique et banale, qui apporte une note d’originalité.

C’est une image bien lisse de l’adolescence que propose Frédéric Berthes dans « Nos 18 ans ». Il est dès lors difficile de s’y accrocher. On en glisse dès que les dernières images du film ont cessé de défiler. (Justine Gustin)

[1] Après « Alive » en 2004