Thriller
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HANNA

Joe Wright (USA, 2011)

Saoirse Ronan, Cate Blanchett, Eric Bana, Olivia Williams, …

111 min.
6 juillet 2011
HANNA

Joe Wright, à qui l’on doit notamment les jolies subtilités « Atonement  » ( Reviens-moi , 2007) et The Soloist (2009), est un cinéaste surprenant. Il s’attèle à mettre en images des atmosphères très variées, des époques et des cultures diverses pour poursuivre son œuvre de réalisateur.

Il est de ceux également qui savent réunir une intéressante palette d’acteurs et s’entourer d’un casting talentueux et palpitant. Comme dans les deux films précités, c’est à nouveau le cas dans Hanna où l’on retrouve la toute jeune Saoirse Ronan, Eric Bana et Cate Blanchett.

Sur le papier, il s’agit d’un film empli de promesses. A la découverte concrète du produit, le constat est qu’il est raisonnablement bien mené, bien joué, bien ficelé, qu’il répondra sans doute aux attentes d’un public voulant s’asseoir devant un « bon » thriller, mais qui n’en demandera pas plus. Car c’est une déception certaine de constater le manque de profondeur du film, sa platitude alors qu’il est aisé d’entrevoir un potentiel avorté, quelque part, sur la route.

Hanna est une adolescente de 16 ans au profil musclé, entraînée à devenir une machine insensible, une arme qui se contorsionne au moindre danger, capable d’immobiliser, voire pire si besoin en est, n’importe quel homme. Elevée dans la forêt en marge de sa nature humaine, elle opère un retour brutal à la civilisation en s’infiltrant au cœur d’une agence de services secrets. Peu à peu, Hanna fera face à une autre vérité, elle découvrira l’horreur de sa conception ainsi que les mensonges qui opacifient les contours de sa jeune existence.

Pourtant, cette quête menée par la jeune héroïne du film manque d’enjeux, de rythme, d’empathie et de résonnance émotionnelle. Les motivations des personnages peinent à trouver écho aux yeux du spectateur. L’incohérence prime, le manque de sens de cette histoire sans queue ni tête. D’ailleurs, cette histoire de vengeance manque définitivement de cœur. C’est sans doute cohérent par rapport au sujet traité, mais nous sommes plusieurs à demander plus au cinéma, désormais.

(Ariane Jauniaux)