Déception
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KILLING THEM SOFTLY

Andrew Dominik

Brad Pitt, Ray Liotta, Sam Shepard, James Gandolfini

100 min.
5 décembre 2012
KILLING THEM SOFTLY

« America is not a country, it’s a business . »

En une phrase simple, concise, explicite, Andrew Dominik décrit avec un cynisme bien placé l’état des Etats-Unis d’Amérique. Dommage cependant, que celle-ci soit le résultat de cent minutes d’un ennui sanglant. 

USA, 2008, la campagne présidentielle bat son plein. Thème principal : la crise. Dans les quartiers pauvres, on la connait bien, bien mieux que les discours enflammés des deux candidats. Elle touche jusqu’au monde de la pègre, dont l’équilibre tout entier est remis en cause par un petit braquage pas très réfléchi.

Le film part d’une bonne idée : les bas-fonds de la criminalité américaine comme métaphore d’un pays tout entier.

Que ce soit les détenteurs d’un capital national, ou les grands pontes de la mafia, tous désirent la même chose : retrouver leur argent perdu, ou, à défaut, avoir la peau des coupables, vrais ou faux. Le parallèle entre l’économie à grande échelle et le microcosme d’un groupe de malfaiteurs est synthétisé dès les premières minutes du film dans un générique parfaitement explicite, tellement parfait même qu’il rend la suite de l’histoire superflue. En effet, en cinq minutes, le spectateur a tout compris : l’hypothèse économico-politique ainsi que le dénouement inévitable de l’intrigue. Que reste-t-il alors ? Des discussions interminables entre criminels mélancoliques et/ou des bastons teintées d’hémoglobine.

Un peu comme ses protagonistes paumés gâchant sans cesse les opportunités, Killing them softly ne va pas au bout de ses possibilités. A priori doté d‘un réalisateur original, d’acteurs compétents et d’une prémisse poussant à une réelle réflexion, il se perd dans des logorrhées sans fin et une intrigue à peu près aussi surprenante qu’un Beretta dans la main d’un mafieux. A ne voir que si vous avez du temps à « tuer doucement ». 

Aurélie Waeterinckx