L’AGE DE RAISON (selon NV)

"Chère moi-même, aujourd’hui j’ai 7 ans et je t’écris cette lettre pour t’aider à te souvenir des promesses que je fais à l’âge de raison et aussi te rappeler ce que je veux devenir... "
Ainsi commence la lettre que Margaret, femme d’affaires accomplie, reçoit le jour de ses 40 ans.
 
Et ainsi commence un film qui aurait pu être sympathique et touchant si le réalisateur Yann Samuell ( "Jeux d’enfants" ) avait eu la touche magique d’un Jean-Pierre Jeunet ou d’un Jaco Van Dormael. 
Mais on sait qu’en été sortent les navets, et ce n’est pas "L’âge de raison" qui fera exception à la règle ! D’une niaiserie affligeante, le film cumule clichés scénaristiques et romantisme sirupeux, pour un résultat aussi digeste qu’un abus de guimauve.
 
Malgré l’abondance de bons sentiments et d’images colorées, la magie n’opère pas, et la poésie que le réalisateur tente d’insuffler n’est pas plus inspirée que le choix de l’affiche du film…
 
Les grosses exagérations dans le scénario ne manquent pas non plus, tel par exemple l’impossibilité de Margaret de reconnaître le notaire de son village natal quand il vient lui remettre les lettres qu’elle lui avaient confiées étant enfant.
 
Autre défaut non négligeable : une Sophie Marceau que le réalisateur laisse surjouer à souhait et qui ne parvient pas à toucher le spectateur, sauf peut-être quand elle pleure devant la chute de ses certitudes. La petite fille qui joue le rôle de Margaret/Marguerite à 7 ans n’est pas plus convaincante non plus…
 
Mais si il fallait tout de même trouver une qualité à "L’âge la raison" , ce serait celle de faire réfléchir le spectateur sur ses propres choix de vie et l’inciter à se rappeler ses propres rêves d’enfant qu’il a – ou n’a pas – enfermés dans un tiroir de sa mémoire.

 Nadia Vodenitcharov