La contadora de peliculas (The Movie Teller)

Dans les années 70, dans un village minier du désert d’Atacamo, au Chili, une famille composée d’un papa Médardo ( Antonio de la Torre) et d’une maman, Maria Magnolia ( Bérénice Bejo) et leurs 4 enfants se passionnent pour le cinéma, seule attraction de ce village situé au milieu de nulle part.
Malheureusement, suite à l’accident de Médardo dans la mine, l’argent va se faire rare, le seul salaire rentrant pour cette famille étant celui du père. Comment continuer à nourrir cette famille, comment continuer à payer les charges ? Les séances de cinéma continuent à alimenter l’enthousiasme de la famille, et, à la demande de Médardo, chaque enfant va devoir raconter les séances vues. Maria Margarita, la petite dernière, va ainsi devenir, grâce à son talent de conteuse, la raconteuse des films et bientôt pour tout le village.
Léone Scherfig, réalisatrice danoise ( « Un jour » « Une éducation ») , va donner à ce film, basé sur le roman de Hernan Rivera Letellier, un parfum de Cinéma Paradisio, et rendre un hommage à la magie du 7ème Art, au pouvoir narratif et imaginaire de toute une génération.
Un film où s’entrecroisent le politique : le Chili est en proie à la récession et à la violence politique avec le coup d’état de Pinochet, le social : dans ce village, la vie tient au salpêtre sorti des mines. Etude bien détaillée des personnages qui peuvent se révéler sordides, grossiers, veules mais également humbles, généreux, solidaires.
Nous y apprendrons la force de la fratrie lorsque les figures parentales s’effondrent.
Maria Margarita est une conteuse hors pair et malgré les difficultés qu’elle va rencontrer, elle va continuer d’insuffler la vie aux gens, immortalisant leurs épreuves dans des histoires exotiques, drôles et romantiques. Elle va mettre de la lumière là où l’obscurité règne.
Ce film est une célébration de notre capacité à défier les circonstances les plus dures, les plus injustes, les plus dramatiques, pour y trouver l’amour, l’inspiration et l’espoir là où cela semble impossible.
A voir ! A voir !

Martine Lagarrigue