LA TENDRESSE

Un peu de tendresse

S’il y a des films qui portent
particulièrement bien leur titre, La
Tendresse, de Marion Hänsel, en fait partie. Avec beaucoup de douceur, la
cinéaste belge a écrit une histoire simple, donnant une vision originale, car
désertée des salles obscures, mais pourtant tellement vraie, sur la complicité
et la tendresse qui continuent d’exister entre deux personnes, jadis en couple.

Séparés depuis une dizaine d’années, Frans
(Olivier Gourmet) et Lisa (Marilyn Canto) se retrouvent le temps d’un
aller-retour Belgique-Alpes françaises pour aller chercher leur fils à la jambe
cassée. Cette escapade va permettre aux deux adultes de se retrouver, avec
sérénité, de reconnaître que l’autre n’a pas changé, d’être proche malgré le
temps qui a passé. Sans chercher à se reconquérir, la sympathie qui survit aux
déchirements d’une rupture n’est autre que de la tendresse. Si elle n’est pas
spectaculaire et hystérique, La Tendresse
peut en ennuyer certains, car Marion Hänsel a mis en scène de façon sobre et épurée
ce sentiment, qui, telle une couverture de neige, vient envelopper ce monde de
brutes.

Loin de toute prétention à nous en mettre
plein la vue, le dernier long-métrage de Marion Hänsel dégage une sincérité
authentique. Si le film fait du bien à la manière d’un moelleux au chocolat,
une pointe de nostalgie nous renvoie à une certaine madeleine. Double cerise
sur le gâteau : la participation de Sergi Lòpez ainsi que l’hommage à
Bourvil avec sa chanson « La Tendresse » sont délicieuses !

Luz