Fantastique en 3D
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LE ROYAUME DE GA’HOOLE - LA LEGENDE DES GARDIENS

Zack Snyder (GB 2010)

Les voix en VO d’Helen Mirren, Abbie Cornish, Geoffroy Rush, Sam Neill

87 min.
13 octobre 2010
LE ROYAUME DE GA'HOOLE - LA LEGENDE DES GARDIENS

Si le prénom ne fait pas la chanson, le nom crée l’habitude.

Il ne suffit pas de s’appeler, comme l’animal-vedette de "Royaume", Soren (on pense à Kiergekaard) pour devenir le héros d’une histoire philosophique. Tout comme il ne suffit pas d’être une chouette pour être, en référence à Athéna, un condensé de sagesse.

Mais il peut suffire de s’appeler Snyder pour susciter une méfiance, existante depuis son film « 300 » et confirmée avec "Watchmen", vis-à-vis d’un cinéma qui réserve à la cruauté et à la barbarie une part bien plus inquiétante que belle.

« Le royaume… » n’est pas un film pour familles et encore moins un film pour les moins de 10 ans.

Même s’il est présenté comme une adaptation pour enfants de la saga (*) à succès de Kathryn Lasky - l’affrontement légendaire de deux clans de strigiformes - « Le Royaume.. . » est surtout l’occasion pour le réalisateur de démontrer son goût pour les couleurs sanglantes et une maîtrise de "vieux" routier bourré de tics pour la technique du numérique.

Virtuosité qui devient vite lassante par sa répétitivité ab libitum. Un peu comme si nous assistions à un numéro de cirque parfaitement calibré mais dont la déclinaison en boucle finit par s’user ou user l’attention du plus indulgent des spectateurs.

Cliché technique plus époustouflant encore lorsqu’il se décline en 3D mais cliché qui manque cruellement de beauté.

Absence ressentie avec ennui lorsqu’on est amateur d’effraies, d’harfangs ou de chevêches parce qu’elle ne rend pas hommage à la mystérieuse et envoûtante esthétique des chouettes.

Snyder préfère les priver de leur noblesse naturelle pour en faire de terrifiants guerriers qui ont quelque chose de la malséance teutonique ou nazifiante ou de nunuches sauveurs de communautés bien pensantes.

Ce serait faire trop d’honneur à ce « Royaume.. . » d’y voir un récit initiatique, tout au plus peut-on lui décerner, et du bout des plumes, le label de récit fantastique.

Qui mêle confusément "epic & heroic". Bien et mal. Faits d’armes échevelés et personnages typés (la naïve, le traître, le sage, le brave, le belliqueux …)

Avec cette volonté cupide et limpide de faire tinter un tiroir-caisse qui se soucie peu que le film soit gangrené par une permanente contradiction : ne jamais arriver à ce qu’une intrigue qui se passe la plupart du temps dans les airs décolle vraiment. (mca)

(*) Qui n’est pas à confondre, malgré la tentative d’accroche publicitaire de l’affiche, avec la somme puissante et passionnée de Tolkien "Le seigneur des anneaux".