Drame
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LORD OF WAR

Andrew Niccol (USA 2005 - distributeur : Vivio Film Distributie)

Nicolas cage, Jared Leto, Ethan Hawke, Bridget Moynahan

122 min.
28 décembre 2005
LORD OF WAR

Yuri Orlov a tout d’un être humain.
Il est marié, il a un enfant et il entretient avec ses parents et son frère d’amicales relations.

Et pourtant très vite le spectateur se demande ce qu’il a encore d’humain tant son travail - il est trafiquant d’armes – a fait de lui une machine à tuer aussi compétente que redoutable.

Il vend n’importe quelle arme, à n’importe qui et moyennant n’importe quelle monnaie d’échange (dollars, drogues, diamants). 
Rien ne l’arrête et surtout pas les dilemmes moraux. De toute façon « puisqu’il n’appuie pas sur la détente, il n’est pas responsable ».

Cette fiction basée sur des faits authentiques est, tout autant que l’était « Bowling for Colombine » de Michael Moore, une charge contre les USA .
Mais elle présente un atout supplémentaire, celui de dresser le portait au quotidien d’un homme
dont on peut se demander si ses repères de normalité s’effritent parce qu’il est en contact avec
la racaille politique qui règne sur certaines parties de la planète ou si de toute façon son absence
de scrupules et de conscience l’aurait amené à s’accommoder de l’ignominie de son business.

Nicolas Cage (dont la filmographie se distingue en barjots de tout genre – pour ne citer que « Sailor et Lula », « Arizona Junior » ) est remarquable dans le rôle de Yuri. Son sourire, sa prestance en viendraient presque à mettre en doute la qualification d’ordure sociopathe qu’il mérite de la première à la dernière image.

Son jeu retenu et mécanisé en fait un frère ès-horreurs de Rudolf Lang, le héros de Robert Merle qui « Dans la mort est mon métier » posait déjà la capacité de certains à cloisonner leur vie au mépris de toute humanité.

Quel dommage que le cinéma ne soit qu’un medium qui tire à blanc puisque chaque spectateur sait que, pendant qu’il regarde, en salle, cette dénonciation décapante de ceux que Daniel Balavoine, dans une de ses chansons, appelait « les vendeurs de larmes », ceux-ci continuent, hors salle, leur florissant et impuni négoce. (m.c.a)