Drame
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Coup de coeurLOS TRES ENTIERROS DE MELQUIADES ESTRADA

Tommy Lee Jones (USA 2005 - distributeur : Sony Pictures)

Tommy Lee Jones, Barry Pepper, Julio Cesar Cedillo

117 min.
30 novembre 2005
LOS TRES ENTIERROS DE MELQUIADES ESTRADA

Il y a des films biseautés, c’est-à-dire qui permettent une approche différente suivant le regard avec lequel il est vu.

On peut y voir un western, un film psychologique, une réflexion sur l’immigration mexicaine aux USA, une idée originale sur la notion de justice, un chemin de croix, un parcours initiatique, une histoire d’amitié, une ode à la beauté des paysages texans…

Le film, en fait, est un peu tout cela et en même temps plus que tout cela.

Par la grâce tranchante de la mise en scène, l’éclatement puzzléique du récit, le jeu robuste de ses interprètes principaux (avec une prime pour Barry Pepper), la sensibilité de sa musique qui contraste avec la sécheresse des dialogues, « Los tres entierros » touche le spectateur en plein cœur. Non pas parce que c’est un film émouvant mais parce que c’est un film humain qui parle d’hommes à des hommes.

Les références cinématographiques qui viennent à l’esprit sont légion (John Huston, Sam Peckinpah, Clint Eastwood, Delmer Daves…) et pourtant il y a dans cette première réalisation pour le cinéma de Jones un quelque chose de très personnel.

J’ai longtemps cherché ce que cette histoire simple consistant à faire ramener dans sa terre natale un clandestin mexicain avait d’exceptionnel.

J’ai une ébauche de réponse qui pourrait être qu’à la fois ce road movie est la tenue d’une
promesse - fait rare à notre époque où les engagements sont si rarement suivis d’exécution - et l’occasion sinon d’une rédemption d’une prise de conscience dont notre époque, pétrie d’illusions, est en manque.

Si les films avaient le pouvoir de changer le monde, « Los tres entierros » devrait être inscrit dans les programmes scolaires pour que les va-t-en-guerre du monde prennent conscience que ce qu’ils enlèvent, lorsqu’ils appuient sur une détente de revolver, c’est une VIE. (m.c.a)