QUARTET

Bienvenue à « Beecham House ». Cette maison de repos pour le moins typique accueille des pensionnaires pas vraiment comme les autres : des musiciens et chanteurs d’opéra retraités. Certains verront leur vie paisible légèrement chamboulée par l’arrivée de Jean Horton (Maggie Smith), une célèbre cantatrice avec laquelle ils
formaient le quatuor de Rigoletto. Les mauvais souvenirs et blessures du passé ressurgissent, surtout pour Regi (Tom Courtenay) qui ne semble toujours pas s’être
remis de son mariage avorté avec Jean. Malgré sa rancœur, il mettra tout en œuvre avec Wilfried (Billy Connolly) et Cissy (Pauline Collins) pour former à nouveau ce célèbre « quartet » lors du gala annuel de « Beecham House ». Une occasion pour eux de vivre en quelque sorte une seconde jeunesse et de sauver l’établissement qu’ils chérissent tant.

Le scénario n’a véritablement rien d’extraordinaire mais ce qui l’est par contre davantage, c’est l’homme que l’on retrouve derrière la caméra et pour la première fois : Dustin Hoffman. L’acteur oscarisé à deux reprises n’est peut-être pas le roi de la mise en scène ou du suspens mais il nous offre une très belle vision de la vieillesse au moyen de cet art d’expression des émotions que constitue l’opéra.
On prend surtout un réel plaisir à voir ces protagonistes interagir entre eux par un jeu qui s’affranchit de tout surplus dramatique ou théâtral. Nous sommes en présence de grands acteurs sur lesquels repose tout l’intérêt du film.

Un film plein d’humour, de légèreté et d’harmonie qui, même s’il manque de grandeur, nous fait retourner paradoxalement en enfance et nous prouve qu’on peut à la fois être dans la nostalgie d’un temps passé mais aussi dans le bonheur du présent.

Bénédicte Eïd