Joséphine Japy, Lou de Laâge, Isabelle Carré, …
Avec ce deuxième long-métrage, Mélanie Laurent nous plonge dans le quotidien de Charlie, une lycéenne de 17 ans. Un jour, une nouvelle élève, Sarah, arrive dans sa classe. Charlie, c’est la fille sensible et sympa que les gens apprécient. Sarah, c’est l’électron libre, la culottée qui sème le trouble sur son passage. Malgré leur tempérament différent, une amitié fusionnelle nait rapidement entre les deux jeunes filles.
Très bien accueillie à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2014, cette deuxième réalisation de Mélanie Laurent est une libre adaptation du premier roman éponyme d’Anne Sophie Brasme, édité en 2001. La réalisatrice nous propulse avec brio dans un drame adolescent où le lycée fonctionne quasi comme un huis-clos avec aucune échappatoire possible (pour les élèves qui le fréquentent). Car si le début du film nous fait la promesse d’une belle amitié entre deux adolescentes, celle-ci devient très vite asphyxiante, perverse et déroutante. Charlie admire Sarah pour sa liberté, son indépendance et son audace. Cette fascination se transforme peu à peu en soumission jusqu’à l’étouffement. Derrière son charisme, Sarah s’avère être une cruelle manipulatrice. Son emprise est appuyée par une échelle des plans de plus en plus serrée. On se sent alors cloisonné, oppressé dans cette amitié toxique. On n’a pas d’autre choix que de rester en apnée jusqu’au dénouement final.
Avec ce drame psychologique, Mélanie Laurent aborde la fin de l’adolescence et le début de l’âge adulte. Elle traite un sujet fort, celui du harcèlement, avec une incroyable justesse. Il n’y a pas une volonté d’esthétiser ou de rendre beau. On est juste plongé dans cette histoire avec ses protagonistes. La caméra les suit, on est avec eux. Même si le film met trop de temps à démarrer, l’interprétation des deux jeunes actrices, Joséphine Japy et Lou de Laâge, est impeccable. Elles envoutent le film et s’emparent de tout.
( Julie Dreucci )