Gérard Butler, Tom Wilkinson, Thandie Newton, Mark Strong, Idris Elba, Tom Hardy
Qu’est ce qu’un RocknRolla ? Dès les premières minutes du film, sur un rythme « Guy-Richien » reconnaissable entre tous (et hyper jouissif pour les adeptes) nous avons la réponse : c’est quelqu’un qui veut TOUT (sexe, argent, drogues, glamour,…).
Ce motif nous plongera dans un récit peuplé de gangsters mégalomanes dont les routes n’en finissent pas de se croiser.
The Wild Bunch c’est une bande des petits gangsters qui n’ont pas encore réussi à percer : One Two, Mumble et Handsome Bob. Ils sont jeunes, ils sont drôles et ils nous sont extrêmement sympathiques.
Ils ont, surtout, des ambitions démesurées et se retrouvent dans une affaire impliquant deux pontes des affaires immobilières : Uri et Lenny Cole. Uri est un homme d’affaire russe véreux -ressemblant étrangement à Poutine- avec des hommes de main criminels de guerre, hyper musclés et qui ne meurent pas facilement.
Lenny Cole est l’un des gangsters les plus puissants de Londres. Il impose le respect mais doit supporter un beau-fils, rock star complètement drogué, qui n’a peur de rien et ne respecte pas les règles. Comme dans tous les bons films de ce genre, cet univers masculin est complété par une pin-up : la comptable chic et impeccable qui s’encanaille.
Pour ceux qui ont vu Snatch (2000) et Lock, Stock and Two Smoking Barrels (1998), le synopsis de ce nouveau film du réalisateur laisse une impression de déjà-vu.
Comme dans ses deux films précédant, des bandits appartenant à différentes castes de la pègre voient leurs destins liés. Ils s’affrontent dans un jeu de chats et de souris dans lequel le chat est parfois trop ami avec des rats et les souris plus musclées qu’on ne pourrait l’imaginer.
Heureusement, ce sont généralement les personnages qui nous sont le plus sympathiques qui s’en sortent, après avoir traversé courses poursuites, coups durs, coups de poings et ennemis sadomasochistes.
Cet univers violent est complété de touches d’humour typiques. Le spectateur apprendra ainsi comment donner une gifle efficace pour subordonner n’importe quel gangster en le faisant retomber dans sa prime enfance.
Le style aussi est sans surprise, fait d’univers saturés, de beaucoup de mouvements de caméra, d’usage de steadycam et d’un rythme de montage effréné.
Comme dans tout film du cinéaste, une bande-son variée et de qualité accompagne ce rythme. Ici on retrouvera, entre autres, Black Strobe, the Clash, the Subways, Lou Reed, the Hives…
La cadence du film est également soutenue par la multiplicité des lieux. On passe d’une usine désaffectée à un yacht ; d’un bouge élu repaire de petits malfrats à une soirée de riches ; de la maison d’un camé au bureau très classe de son père. Et puis, Londres, cette ville tout en contraste magnifiée par le regard du réalisateur.
Malgré la prévisibilité évoquée, RocknRolla est un film qui entraîne le spectateur dans un récit sans répit. Il saura toucher les amateurs du réalisateur avec un voyage à la limite d’une bande dessinée - par sa conception stéréotypée des personnages et sa vitesse - dans le secteur underground Londonien de la construction. (Hélène Briffeuil)