Sam Claflin, Max Irons, Douglas Booth,…
"On est dans la meilleure fac du monde, comme vingt mille autres. Mais on n’est que dix dans le Riot Club. Les meilleurs." Tel est l’adage des membres plus anciens pour alpaguer les nouvelles recrues dans leur club élitiste. Et pour en faire partie il faut bien sûr être beau, riche et brillant, mais aussi avoir ce quelque chose en plus, qui différencie de la « péquenaud-cratie ».
Adapté de la pièce de théâtre Posh de Laura Wade, The Riot Club suit l’entrée d’Alistair (Sam Claflin) et de Miles (Max Irons) dans cette société secrète séculaire à l’Université d’Oxford. Si le sujet semble peu original, on se laisse malgré tout rapidement enivrer par l’atmosphère décadente à laquelle on aimerait dans un premier temps pouvoir participer. Ces jeunes hommes destinés à briller plus que les plus grands, destinés à diriger le monde, se hissent vers le haut, en visant la perfection intellectuelle et matérielle, tout en doublant cette visée de légèreté et d’insouciance. Ces années passées à l’université, au Riot Club, sont celles qui leur permettront d’atteindre leurs buts grandiloquents mais ce sont aussi leurs dernières années où ils peuvent lâcher la bride sans devoir en tirer de réelles conséquences.
S’il semble que le récit met en scène des futurs « loups » assoiffés de pouvoir et d’argent peu sympathiques, il n’en est que du contraire. Lone Scherfig parvient dès le début à nous rendre ces jeunes hommes attrayants. Et c’est là aussi que réside la force du récit, qui bien plus que de nous offrir une énième représentation de la lutte des classes, déconstruit petit à petit ces personnages pour nous en laisser voir la monstruosité latente. Si, malgré la belle façade apparente, les caricatures de base nous laissaient deviner la pourriture sous-jacente, elles ne laissaient pas entendre une telle horreur, horreur qui devient d’autant plus étouffante qu’elle a lieu dans un huis-clos où les jeunes hommes brillants et plaisamment décadents se transforment en bêtes humaines, en vrais monstres. Si la fin du film est quelque peu décevante, sa mise en scène particulièrement soignée ainsi que ses jeunes acteurs talentueux nous tient en haleine jusqu’au bout.
( Astrid De Munter )