Dessin animé
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WALLACE & GROMIT, THE CURSE OF THE WERE-RABBIT

Nick Park & Steve Box (USA 2005 - distributeur : UIP)

les voix d’Helena Bonham-Carter et de Ralph Fiennes en VO

85 min.
19 octobre 2005
WALLACE & GROMIT, THE CURSE OF THE WERE-RABBIT

Le cinéma rend possible tous les métissages même les plus saugrenus.
Il y a quelques années il nous a permis de faire connaissance avec un cochon de berger (« Babe » de Chris Noonan adapté du livre de Dick King-Smith), aujourd’hui c’est un lapin qui devient garou.
Dans les deux cas ces bizarreries de la zoologie sont anglaises.
Est-ce un hasard ?
Non si l’on considère que le flegme à toute épreuve, le sens de l’humour, la naïveté désarmante couplée à un grand sens de la débrouillardise et la sympathie pour les givrés sont des qualités typiquement british.

Toute la population d’une petite bourgade albionne ne vit que pour le concours annuel du plus gigantesque légume.
Wallace et Gromit ont pour mission de sauvegarder les potagers en les protégeant de la voracité des rongeurs. Ils accomplissent leur besogne avec inventivité et sérieux jusqu’à l’apparition d’un lapin dont la gloutonnerie et le gigantisme sont décuplés les nuits de pleine lune.

Tout est beau et doux dans ce dessin animé. L’humanité des personnages est palpable sans doute en raison de la plasticine avec laquelle ils sont pétris et qui leur donnent un aspect
bienveillant et sensible.

Les voix qui les animent sont épatamment adaptées à leurs personnalités. Une palme spéciale est à décerner à Helena Bonham-Carter (la voix de la « Corpsebride » de Tim Burton ) qui dessine avec le grain de folie qui lui est propre le snobisme déjanté d’une lady.
Ralph Fiennes n’est pas en reste pour camper, avec morgue et bêtise, un cupide nobliau.

Wallace et Gromit n’est pas qu’un film pour enfants.
Il intéressera les cinéphiles par les hommages plus ou moins appuyés à des classiques du 7ème art (King Kong, Dr Jekyll et Mr.Hyde, les animations de Tex Avery, Frankenstein, Wolf…).
Son petit côté écologique n’échappera pas non plus aux spectateurs attentifs aux quelques réflexions sur les dangers de manipuler la nature sous le prétexte d’obtenir, pour remporter un prix, des cucurbitacées d’une taille hors norme.

On me reproche souvent d’être bon public (il est vrai qu’il faut peu de chose pour me faire rire) mais ici même si je n’étais pas aussi bonne pâte, j’aurai apprécié celle de ce duo cimenté par l’astuce et l’affection. (m.c.a)