LE TOURNAI RAMDAM FESTIVAL

LE PLUS BERLINOIS DES FESTIVALS BELGES

Avec plus de 26.710 festivaliers, le Tournai Ramdam Festival établit un nouveau record d’affluence avec une hausse de sa fréquentation de 15% par rapport à 2017.

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Pourquoi un tel Ramdam ?

Le succès croissant de ce jeune Festival, qui en était cette année à sa 8ème édition, est donc indéniable et s’explique pour plusieurs raisons.

La première d’entre elles réside dans le concept détonnant du Festival, à savoir sa volonté de confronter les spectateurs à un cinéma dérangeant au sens le plus large du terme, et ce, toutes catégories confondues (courts-métrages, fiction, documentaires…). A cet égard, on ne peut d’ailleurs que souligner la rigueur exemplaire avec laquelle le Comité de Programmation établit sa sélection. Force est ainsi de constater que si certains films peuvent susciter quelques réserves de notre part, leur présence avait néanmoins tout sens dans le cadre de la compétition.

On peut également relever le caractère international de la programmation, qui permet au public, d’une part, de découvrir des réalités peu ou mal connues car éloignées de notre cadre géographique habituel, et d’autre part, d’être mis en présence de sujets tabous ou totalement ignorés.

Mais outre la qualité des films présentés, la réussite du Festival tient aussi grandement à l’esprit et à l’âme qui y règnent. Un esprit de convivialité, de partage et de proximité qui ouvre la voie aux échanges, aux débats ainsi qu’à la réflexion, et permet aux Festivaliers d’entrer aisément en contact avec les équipes du film après les projections. Une âme chaleureuse et ouverte qui choie et chérit son public, en lui offrant la possibilité d’accéder et d’assister aux projections dans les meilleures conditions possibles, et ce, grâce au complexe Imagix, actif et fidèle partenaire du Festival. Car rappelons-le, le cœur de cible numéro 1 du Tournai Ramdam Festival est, à l’instar du Festival de Berlin, le public. Un public constitué de personnes de tous âges, issu de toutes les catégories socio-culturelles, et qui dépasse largement la Wallonie picarde puisque le Festival compte d’année en année, un nombre en constante augmentation de spectateurs venus de Flandre et du Nord de la France. L’acteur allemand Ulrich Brandhoff, invité dans le cadre de la projection de « In The Fade » nous confirmait d’ailleurs lors d’une rencontre informelle cette impression que l‘esprit du Ramdam et ses salles combles à toutes les heures de la journée offraient un avant-goût de la Berlinale.

Enfin, le Tournai Ramdam Festival, c’est aussi toute une région qui bat au rythme de son concept à travers de solides partenariats artistiques, culturels, et éducatifs, lesquels permettent de toucher le plus grand nombre non seulement au septième art mais aussi, plus globalement, de sensibiliser l’âme citoyenne du public à l’impact social et politique de la culture, et ce, au sens le plus noble du terme.

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La tonalité du Ramdam 2018 : sentimentalement dérangeant

Comme l’avait annoncé lors de la soirée d’ouverture, Jean-Pierre Winberg, Président du Ramdam, « chaque film sélectionné, court ou long, docu ou fiction, - et quel qu’en soit le thème et la manière dont il est traité - est d’abord et avant tout, un acte d’amour ». Placé sous les auspices du cœur, la 8ème édition s’est en effet révélée plus troublante sentimentalement que les années précédentes avec moins de films « coups de poing », susceptibles de susciter, avec une certaine violence, malaise, indignation, colère, révolte ou dégoût. A quelques exceptions près, la palette émotionnelle des films que nous avons eus l’occasion de découvrir cette année nous a ainsi amenés bien plus souvent au bord des larmes qu’elle n’a suscité chez nous la rage au ventre. Mais comme nous le faisait remarquer à juste titre, Eric Derwael, Commissaire du Festival, il est parfois plus déstabilisant et donc dérangeant de faire face aux émotions qui nous bouleversent sur le plan intime que d’être confronté à des réalités qui nous heurtent intellectuellement ou moralement.

Notre palmarès : Du meilleur au plus chien en passant par les plus dérangeants

Le meilleur : « Der Hauptmann » de Robert Schwenkte

Cinématographiquement abouti, historiquement dérangeant et particulièrement pertinent quant aux réflexions qu’il induit à l’égard des totalitarismes modernes, « Der Hauptmann » nous a semblé être le film le plus marquant de la compétition. Un film aussi cinglant que nécessaire mais qui mérite une remise en contexte pour être pleinement appréhendé. (Lire à ce sujet notre critique du film).

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Les plus dérangeants :

« Malaria Business » de Bernard Crutzen

Ce documentaire, réalisé par Bernard Crutzen et auquel Juliette Binoche a volontiers prêté sa voix, fut sans doute le film le plus dérangeant qu’il nous ait été donné de découvrir toutes catégories confondues. Le plus dérangeant, car le plus révoltant sur le plan humain, le plus indignant sur le plan sanitaire, le plus inquiétant au niveau économico-politique et le plus interpellant en termes éthiques. (Lire notre critique complète).

« Patser » de Adil El Arbi et Bilall Fallah

Après « Image » et « Black », les plus hollywoodiens de nos réalisateurs belges, Adil El Arbi et Bilall Fallah, reviennent avec « Patser », un troisième long-métrage, inspiré, selon leurs propres termes, d’une « putain d’histoire vraie ». Un film que l’on « kiffe grave » ou que l’on abhorre selon l’état d’esprit avec lequel on l’aborde. (Lire notre critique complète).

« Demonios Tus Ojos » de Pedro Aguilera

Avec ce troisième long-métrage, le réalisateur madrilène Pedro Aguilera s’attaque à un sacré tabou, celui d’une relation aussi toxique que déshumanisante entre un frère et sa demi-sœur. Le film, jugé incommodant par beaucoup, a mis mal à l’aise bon nombre de festivaliers du Ramdam. Cependant, il faut lui reconnaître non seulement son audace, laquelle révèle une alchimie détonante lorsque pulsions, innocence, désir et instinct de domination fusionnent avec une habile perversité, mais aussi la qualité de sa direction d’acteurs ainsi que l’étoffe, somme toute très humaine, de ses personnages, fût-il déplaisant de l’admettre. Julio Perillán en écrivain charismatique, mystérieux, égoïste et manipulateur parvient à susciter autant l’attraction que la répulsion ; quant à Ivana Baquero, avec sa dégaine aussi adolescente que sensuelle, fait figure de pure déflagration érotique. Seul bémol assez regrettable : une fin qui n’est guère à la hauteur de l’ensemble du film.

Les incontournables :

« In the Fade » de Fatih Akin

L’histoire s’inspire de faits réels ayant eu lieu en Allemagne pendant près de dix ans et dont le traitement judiciaire fit scandale à l’époque. Cependant, si « In the Fade » évoque la vague d’attentats racistes perpétré par le Nationalsozialistischer Untergrund (groupe terroriste d’extrême droite) entre 2000 et 2011 et met en exergue les lenteurs d’enquêtes ayant tardé à admettre la thèse néonazie, le film se focalise avant tout sur les victimes, et plus particulièrement, sur une mère et une épouse désespérée par la perte insurmontable de son enfant et de son mari, submergée par un chagrin dépassant les mots, et confrontée à une justice inique qui brille par l’abstraction de son concept. Couronnée du Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes en 2017, Diane Kruger, époustouflante de justesse, porte littéralement le film sur ses épaules de bout en bout. Bouleversant et incontournable à une heure où les médias s’évertuent à héroïser les auteurs d’attentats terroristes par un matraquage incessant de leurs photos et par un rappel incessant de leurs hauts faits de guerre, laissant dans le même temps croupir dans l’ombre ces véritables héros du quotidien que sont les victimes et leurs proches.

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« Pentagone Papers » de Steven Spielberg

Du beau et du grand cinéma. Un Spielberg irréprochable, immanquable et toujours d’actualité eu égard aux mille et une précautions dont nos journalistes d’investigation doivent se prémunir, au sein même de nos démocraties, pour parvenir au terme de leurs enquêtes. (Lire notre chronique complète sur le sujet).

Nos coups de cœur :

« Thank you for the Rain » de Julia Dahir et Kisilu Musya

Documentaire à la fois lucide et touchant, « Thank you for the Rain » a obtenu la mention Coup de Cœur du Jury de la presse et de l’UCC. La motivation du Jury résume en quelques mots les lignes de force de ce film qui mérite vraiment le détour :

« Le Jury a décidé de décerner une mention à un documentaire qui dresse le portrait intime d’un homme aussi exemplaire qu’inspirant. Exemplaire et inspirant, car par son courage, sa détermination, et sa capacité de persuasion, il nous démontre qu’à titre individuel, chacun peut lutter pour plus de justice climatique et qu’agir en bon parent, conscient de l’héritage que nous léguerons à nos enfants, constitue une force pérenne face aux belles mais éphémères paroles de ceux qui, déconnectés des réalités, gouvernent sur le court-terme ».

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« Pin Cushion » de Deborah Haywood

C’est avec un univers bien à elle, une grande originalité et une implacable lucidité que la jeune réalisatrice britannique Deborah Haywood aborde la problématique du harcèlement scolaire ainsi que ses effets dévastateurs et ses conséquences dramatiques chez les adolescents. Détournant les codes propres aux contes de fées, la cinéaste transforme le fil narratif de cette fable contemporaine (malheureusement bien réelle et massivement répandue) en s’appuyant sur un scénario particulièrement bien construit, et déjoue ainsi de manière surprenante les attentes du spectateur. En mettant en scène des protagonistes qui relèvent plus du type que du personnage, « Pin Cushion » dissèque avec finesse la dynamique de groupe, ses petits jeux aussi insidieux que dangereux, mettant ainsi intelligemment en évidence la triangulation du harcèlement. Le trait est à l’hyperbole mais ne sombre pourtant jamais dans la caricature. Dans cette perspective, on ne s’étonnera dès lors pas de retrouver au sein de ce groupe d’adolescents une jeune « princesse », Iona (interprétée avec brio par la talentueuse Lily Newmark), qui étincelle d’une rare crédulité et vit sa vie en quadrichromie en s’évadant de temps à autre dans un univers onirique, une meneuse qui ne peut faillir à sa réputation de méchant leader, la suiveuse qui agit bêtement en faisant fi de tout discernement ainsi que celle qui, partagée entre mauvaise conscience et crainte de l’exclusion, hésite à se comporter dignement. L’originalité des décors et des costumes mérite largement d’être soulignée, car ils participent grandement à l’idiosyncrasie du film. À ce titre, s’il fallait évoquer une image pour en décrire le caractère extravagant, l’on pourrait aisément comparer l’univers de « Pin Cushion » à ces pâtisseries et autres gelées aux formes et couleurs improbables qui ornent les étals des tea-rooms et autres boulangeries anglaises. Enfin, au-delà de la problématique du harcèlement scolaire qui constitue véritablement le cœur du sujet du film, Deborah Haywood aborde plus largement et avec une belle cohérence la difficulté des relations interpersonnelles tant sur le plan familial qu’au niveau social. La relation étrangement fusionnelle et quelque peu malsaine qu’entretiennent Iona et Lyn, sa maman, est ainsi révélatrice de la solitude de ceux qui éprouvent des difficultés à trouver leur place au sein d’une communauté dès lors qu’ils sont différents ou nouveaux venus. C’est donc avec une netteté impitoyable que « Pin Cushion » dénonce aussi l’esprit de clocher qui règne un peu partout et qui nous amène à regarder avec méfiance nos semblables ou à les observer comme des bêtes curieuses si ceux-ci ne correspondent pas au moule social auquel nous nous sommes habitués.

« I am not a witch » de Rungano Nyoni

Une fillette de neuf ans, arrivée de nulle part, échoit dans un village, et est accusée de sorcellerie. Suite à un rituel visant à établir la véracité de l’accusation, il est laissé le choix à cette jeune enfant innocente soit de reconnaitre son statut de sorcière, soit de courir le risque, durant sa nuit d’isolement et de réflexion, d’être transformée en chèvre. Dans le premier cas, elle sera condamnée à vivre enchaînée à un ruban, telle la chèvre de Monsieur Seguin, en compagnie d’autres femmes, victimes du même ostracisme.

C’est lors d’un voyage au Guana, pays où il existe encore des camps de sorcières, que la réalisatrice Rungano Nyoni, née en Zambie mais élevée au Pays de Galles, eût l’idée d’écrire cette fable, empreinte d’un joli réalisme magique, et dont la narration s’inspire tout droit des contes africains.

Le cinéma africain étant rare et la qualité de ce premier long-métrage étant impressionnante à tous niveaux, « I am not a witch » mérite largement d’être mis à l’honneur, et fut l’un de nos gros coups de cœur du Ramdam 2018.

Sur le plan formel, on ne peut qu’être frappé par la beauté poétique et photographique de certains plans qui, dès les premières minutes, confèrent au film une atmosphère diaphane, et il faut, à ce titre, souligner la maîtrise cinématographique du chef opérateur colombien, David Gallego. Sur le plan sonore, la qualité du mixage est tout aussi remarquable, et l’originalité des tonalités musicales est à la mesure de l’alchimie particulière qui se dégage de l’ensemble. En passant de l’Hiver de Vivadi à Estelle, et en ponctuant certaines scènes de rythmes africains ou jazzy, « I am not a witch » offre un patchwork musical, certes détonnant, mais qui entre en parfaite osmose avec le côté mosaïque du film au sein duquel cohabitent modernité et tradition, réalité et spiritualité.

On notera également que pour réaliser ce film, la cinéaste ne s’est entourée que d’acteurs non professionnels, dont la magnifique Maggie Mulubwa, qui, à l’écran, fait preuve d’une présence prodigieuse. Ses paroles sont rares mais l’expressivité de ses regards et de son visage, est d’une telle force qu’elle irradie avec un naturel déconcertant toutes les émotions qui l’animent. À titre de comparaison, on est loin de la triste prestation de Véronique Tshanda Beya Mputu dans le « Félicité » d’Alain Gomis, laquelle affichait un même visage impavide durant les trois-quarts du film.

Enfin, « I am not a witch » est aussi un hymne à la liberté, et à la liberté des femmes en particulier. Cependant, si Rungano Nyoni défend clairement une revendication féministe, elle le fait avec beaucoup de subtilité, d’intelligence et de respect. Le ton n’est nullement accusateur car le film ne s’évertue guère à faire le procès de certaines croyances ou coutumes que l’on pourrait facilement méjuger en oubliant qu’elles furent également nôtres à une autre époque, mais opte bien plus pour un art du dévoilement et de la suggestion comme une fable pourrait le faire.

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Le plus dérangé : « Brutti E Cattivi » de Cosimo Gomez

Premier long métrage du cinéaste italien Cosimo Gomez, « Brutti E Cattivi » met en scène de manière aussi pulp que déjantée une bande de gangsters qui ont tous la particularité d’avoir su tirer toutes leurs forces de la faiblesse de leur handicap. Le trait est volontairement forcé, le ton est à la comédie noire, la dérision ne manque pas, et une folie vitriolée, proche de l’univers d’Álex de la Iglesia, habite en permanence cette troupe de pieds nickelés, tous persuadés d’avoir réussi le casse du siècle. Cosimo Gomez parvient même à flirter avec le cinéma de genre par le biais d’une scène monstrueusement hilarante, et clôture son film avec une fin très « bollywoodienne ». Mélange des genres et rigolade assurés. Un film parfait pour les amateurs du Bifff.

Les plus convenus :

« Florida Project » de Sean S. Baker

Filmé à hauteur d’enfants, « Florida Project » s’évertue à déconstruire l’illusion du rêve américain. Les micro drames sont constants, diluant ainsi toute la tension qu’aurait pu générer le sujet. Peu convaincant et très loin du chef-d’œuvre à notre sens… mais la critique ayant l’avantage de pouvoir être plurielle, un autre avis figure sur notre site.

« The Rider » de Chloé Zhao

Formellement irréprochable, « The Rider » a tous les atouts d’un très bon film que l’on prend certes grand plaisir à regarder mais dont le souvenir n’est ni particulièrement marquant ni impérissable. Même si comparaison n’est pas raison, « Dalllas Buyers’ Club », présenté au Ramdam il y a quatre ans, chevauche haut la main « The Rider ».

Et tous les autres qui méritent le détour ou…pas :

« Under the Tree » de Gunnar Sigursson

Film islandais de Hafstein Gunnar Sigursson, « Under the Tree » nous révèle avec un cynisme parfois glaçant et un bel humour noir ce qui se dissimule derrière les maisons bien proprettes d’une petite communauté dont les rapports hypocrites et mesquins s’enveniment au point de terminer en un surprenant pugilat. Proche du film choral, « Under the tree », c’est tout d’abord l’histoire de ce couple qui, pendant des années, s’est conformé à un aimable vivre ensemble, cimenté par la venue d’un enfant, mais dont la passion s’est étiolée au fil des jours, telle l’eau d’un verre d’eau placé sur le rebord d’un radiateur, et qui s’est discrètement évaporée sans qu’on ne le remarque. Ce sont ces relations de voisinage teintées d’amertume, de tristesse et de frustration, où chacun s’observe et se juge par-dessus la clôture au point d’en devenir perfide ou sadique. « Under the Tree », c’est cette folie grinçante, née de l’insatisfaction quotidienne et de l’envie, qui asphyxiant tout bon sens, pousse les âmes tourmentées et accablées « à voir tout le monde échouer parce qu’elles n’ont pas su réussir ».

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« Ice Mother » de Bohdan Slama

Film intergénérationnel, « Ice Mother » se développe autour d’un très beau portrait de femme, incarnée par une Zuzana Kronerova, qui est loin d’avoir froid aux yeux. Cette « mère de glace », c’est cette veuve, mère de deux fils aussi égoïstes l’un que l’autre, c’est cette grand-mère tendre et attentionnée à l’égard d’un petit-fils qui a tout d’une tête à claque, et qui, à l’âge de 67 ans, s’affranchissant peu à peu des pressions familiales et du poids d’un mythique mari défunt, s’octroie enfin le droit de vivre librement et de se lancer dans une histoire d’amour échappant à toute convention. Pudique et burlesque, le personnage d’Hana touche autant par sa générosité que son audace, et contribue à faire d’ « Ice Mother » un feel-good movie.

« Chien » de Samuel Benchetrit

Avec cette allégorie canine, tirée de son roman éponyme, Samuel Benchetrit prend au pied de la lettre l’expression « mener une vie de chien » et la met en scène à travers l’histoire d’un homme qui a tout perdu et se soumet avec une servitude inouïe au diktat d’une société déshumanisée et aliénante. Un rôle au poil pour Vincent Macaigne qui, avec ses yeux de chien battu, est susceptible de susciter l’empathie de 30 millions d’amis mais qui, à la longue, devient exaspérant au point de nous faire éprouver plus d’empathie pour son bourreau, incarné par un Bouli Lanners plutôt convaincant.

Si les premières minutes peuvent porter à sourire grâce à un humour absurde et surréaliste, « Chien » manque, au final, autant de mordant que de chien.


Christie Huysmans