Comédie romantique
3étoile(s) 3étoile(s) 3étoile(s) 3étoile(s) 3étoile(s)

A RAINY DAY IN NEW YORK

Woody Allen

Elle Fanning,Jude Law,Selena Gomez,Diego Luna, Timothée Chalamet

92 min.
18 septembre 2019
A RAINY DAY IN NEW YORK

Chaque année apporte son film de Woody Allen, et comme cela dure depuis un demi-siècle, l’aficionado le plus acharné pourrait redouter la saturation. Or, il n’en est rien : malgré sa fidélité à un univers très cohérent, un ton instantanément reconnaissable, des retours inlassables sur les lieux qui l’obsèdent (Manhattan en premier), Woody ne lasse pas, Woody ne se plagie pas. La critique de ses films n’a jamais été un copié-collé des notices antérieures, en changeant le titre et le générique : au-delà des constantes, il y a toujours une valeur ajoutée, une ingénuité authentique, un plaisir nouveau.

Il y a néanmoins des tendances : Woody (84 ans quand-même !) est à l’heure des bilans, et il est de plus en plus préoccupé de fournir sa vision (burlesque, surréelle, et pourtant jamais arbitraire) des villes qu’il aime. Paris, Rome, ont fait récemment l’objet d’actes d’adoration de ce grand amoureux des pollutions urbaines (ne lui parlez pas de grands espaces, il ne sait sans doute pas ce que c’est). Aujourd’hui, c’est Manhattan, son cocon de toujours, qu’il nous sert sur un plateau aux saveurs infiniment variées, et une fois encore la sauce prend.

Certes, ses « one-liners », ses répliques drôlissimes qui remplissent les livres de citations à l’usage des soirées entre amis, ont perdu de leur mordant. On rit moins, mais on sourit sans cesse, séduit par des personnages ingénus, cocasses, inadaptés à leur milieu et à leurs sentiments, mais si profondément attendrissants ! C’est Marivaux off Broadway, Goldoni jazzy. Est-ce un effet de l’âge ? La nostalgie prend une place de plus en plus importante, avec ses références incessantes au cinéma d’autrefois, à la culture qui lui est chère, aux lieux qu’il a hantés (à l’image du Carlyle, son hôtel de cœur, et son piano-bar où il a si souvent taquiné en personne les arpèges du jazz).

Les stars se bousculent toujours avec la même avidité dans ses films, et le casting, une fois encore, est des plus séduisants. Mais même s’il ne se commet plus personnellement devant la caméra, il est plus présent qu’aucun de ses acteurs dans chaque plan, chaque réplique, chaque savoureuse incongruité.

A consommer sans modération.

(CC)