DANS LA BRUME

Alors qu’un séisme frappe la ville de Paris, une brume épaisse et mortelle submerge la capitale. Mathieu (Romain Duris) et Ana (Olga Kurylenko) trouvent refuge chez leurs voisins du dessus, laissant seule leur fille atteinte d’une anomalie génétique respiratoire rare dans son environnement stérile quelques étages plus bas. Problème, les batteries de l’habitacle ne tiendront pas indéfiniment et un constat s’impose : les secours ne viendront pas. Pour protéger leur fille, Mathieu et Ana devront tenter leur chance dans la brume.

" Dans la brume " s’inscrit comme un film fantastique/catastrophe français. Souvent délaissé par l’hexagone, le cinéma de genre semble depuis peu se frayer un chemin plus large vers les salles obscures. Comme d’autres films avant lui (" Grave " de Julia Ducourneau ou " La nuit a dévoré le monde " de Dominique Rocher), " Dans la brume " ouvre la voie vers un cinéma de genre français. Ce dont on ne peut que se réjouir. Daniel Roby nous offre en effet une expérience cinématographique prenante et d’une esthétique impressionnante. Les plans de Paris sous la brume sont superbes et les effets visuels très réussis. En outre, le film parvient à garder l’attention de son spectateur avec une tension qui monte crescendo, mais aussi avec cette volonté de rester ancré dans le réel et à échelle humaine. Les protagonistes sont bloqués en haut de l’immeuble et, en tant que spectateur, nous n’avons accès qu’à leur vision sur les événements. Nous n’avons pas plus d’informations sur l’origine de cette brume épaisse ni jusqu’où elle s’étend. Est-elle limitée à la ville ? Au pays ? Ce sont des questions auxquelles le film ne s’intéresse pas. Nous sommes au cœur du microcosme crée par les personnages et rapidement nous nous identifions, voir nous attachons à eux. Ainsi, en s’aventurant sur le terrain émotionnel, le film crée instantanément de l’empathie pour ses protagonistes lorsque la situation devient critique. La tension ne redescendra jamais vraiment et le jeu des acteurs est irréprochable. Romain Duris est excellent dans le rôle de ce père prêt à tout pour sauver sa fille. Il sied parfaitement à ce genre, lui que l’on connaît davantage pour ses rôles dans des drames et des comédies. Cependant, cette approche réelle de l’extraordinaire comporte un aspect négatif, à savoir le peu de surprises au niveau du scénario. Bien que les péripéties se succèdent et maintiennent le rythme, elles sont généralement trop prévisibles. Même le twist final (pas de spoiler), qui est intéressant, reste attendu.

En résumé, " Dans la brume " reste un bon moment de cinéma. L’audace, la mise en scène et le jeu des acteurs font que l’on pardonne aisément les facilités du scénario.

(Laura Istace)