Bof ...
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EAT, PRAY, LOVE

Ryan Murphy (USA 2010)

Julia Roberts, Viola Davis, James Franco, Javier Bardem, Billy Crudup

133 min.
6 octobre 2010
EAT, PRAY, LOVE

Et si l’on prenait le parti d’en sourire. La grimace est tellement plus jolie que la moue du râleur ou du dépité.

Finalement un film quelconque est de si peu d’importance dans nos vies tiraillées entre soucis et angoisses. Quotidiens et existentiels.

Alors pas de quoi s’agiter devant ce « Eat.. . » qui, à sa façon, est proche de l’exploit. Rassembler en 120 minutes un condensé de tant de clichés et de banalités laisse baba (au rhum ?)

Elizabeth décide, après son divorce et une dépression, de s’accorder une année sabbatique. Elle ira en Italie pour manger, en Inde pour prier et à Bali pour … aimer. Le programme Baedeker par excellence d’une bobo US branchée.

Elizabeth c’est Julia Roberts dont le sourire et le magnétisme semblent avoir perdu, dans ce film dont elle est pourtant le pivot, leur magie et leur conquérante insouciance. « Pretty woman » a vieilli. On lui en veut (un peu) d’être comme nous : non protégée contre les aléas du temps. Non immunisée contre les microbes et autre virus de la bêtise injonctive et infantilisante.

Chaque époque a la littérature qu’elle mérite. Le XIXième siècle avait « le roman de formation », le XXième l’autofiction. L’un et l’autre certes narcissiques mais centrés sur le cheminement évolutif d’un personnage principal.

Le XXIième siècle est celui de la « ckick litt » , cette forme de narration (réservons l’adjectif littéraire à ce qui le mérite) anabolisée aux stéréotypes féminins faciles et naïfs.

« Eat… » est adopté d’un best seller (6 millions d’exemplaires vendus !) autobiographique d’Elizabeth Gilbert – ce qui ne suffit pas, on le sait, pour faire un bon film

Mais ce qui peut suffire pour réaliser un « shitmovie ».

On attendait plus d’audace de la part du réalisateur connu pour être le producteur de l’impertinente série télévisée « Nip & Nuck ».

Tout comme on attendait plus de densité de la part de Javier Bardem dont la « beautiful » présence est insuffisante pour crédibiliser l’épisode « love story à Bali ».

Combien de mois d’attente avant de le retrouver dans le film attendu de Inarritu : « Biutiful » ? (mca)