Nadia Melliti, Park Ji-Min, Amina Ben Mohamed
Fatima, 17 ans, vit en banlieue avec sa famille. Brillante élève, elle entre en fac de philosophie à Paris, où elle découvre un univers nouveau. En quête de liberté et d’émancipation, elle commence à interroger son identité, sa foi et ses désirs.
Ce qui frappe d’abord dans ce film, c’est le charme discret de son actrice principale, Nadia Melliti, dont la présence à l’écran est à la fois douce, forte et magnétique. Elle incarne Fatima avec justesse. Son jeu, tout en retenue, laisse apparaître progressivement les failles, les doutes et les élans de son personnage. On la découvre au fil du récit, comme elle se découvre elle-même.
La réalisation de Hafsia Herzi contribue grandement à cette authenticité. Elle opte pour une mise en scène sobre qui capte les silences, les regards, les non-dits. Herzi fait preuve d’un regard à la fois tendre et lucide sur ses personnages et donne à voir une réalité rarement représentée.
Enfin, ce film se distingue par le courage de son propos. En abordant l’homosexualité d’une jeune femme musulmane, La Petite dernière s’attaque à un sujet encore largement tabou. Cette représentation, longtemps absente, a été saluée par une partie de la communauté concernée, reconnaissante de voir enfin une histoire qui leur ressemble.
En somme, La Petite dernière est un film essentiel. Un récit d’émancipation intime et universel, porté par une actrice lumineuse.
Flore Mouchet