Comédie
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LES PARRAINS

Frédéric Forestier (France 2004 - distributeur : UIP)

Jacques Villeret, Gérard Lanvin, Gérard Darmon, Anna Galiena

99 min.
26 octobre 2005
LES PARRAINS

Ce qui pousse à aller voir un film est chose bizarre.

Quand le film « Les parrains » est sorti sur nos écrans, je venais de terminer un livre, dans cette petite collection bien faite et pas cher (Librio 2 €) consacré aux derniers mots des grands hommes.

Comme ce film est le requiem cinématographique de Jacques Villeret, la curiosité m’a talonnée pour connaître son ultime parole enregistrée par une bande son. Allait-elle être conforme à des rôles si souvent empreints de vulnérabilité ?

Je ne vous la rapporterai pas (espérant que, curieux, vous serez à votre tour) mais sachez que l’histoire qu’elle termine est celle de 4 potes qui, dans les années 80, organisent le casse d’une bijouterie place Vendôme. Le fiasco est au rendez-vous puisque l’un des braqueurs est arrêté par la police et que les 3 autres s’éparpillent à travers le monde (celui-ci incluant la ville d’Ostende dont la plage ressemble à celle de Knokke-Heist…)

25 ans plus tard les 3 rescapés se voient donner rendez-vous sur le lieu du hold up par un mystérieux notaire, exécuteur testamentaire de leur pote mort en prison.
Il leur propose de récupérer leur partie du butin à condition de s’assurer que le fils du défunt est digne d’en hériter une part

« Les parrains » au nombre de 3 comme les fées autour du berceau du nouveau-né, comme les frères Marx, comme les Pieds Nickelés, vont s’occuper du rejeton avec affection et naiveté. Lanvin se la joue façon Bebel, Darmon continue à explorer la voie du séducteur-aux-précieux-cheveux-argentés et Villeret adopte, par lunettes et gabardine interposées, un petit look à la Gabin mais un Gabin attendri par une vie plutôt ratée.

Tantôt franchouillards comme les « Tontons flingueurs » tantôt enfoirés comme les François Pignons de Francis Weber, les 3 loustics s’attirent notre sympathie par la verve et la drôlerie avec lesquelles ils assument leur ringardise face à une jeunesse audacieuse et astucieuse.

Ce qui rend ce trio si sympa c’est que, s’il transgresse les lois de la société, il ne le fait pas à la façon USA c’est-à-dire armé jusqu’aux dents, plombant tout ce qui bouge et la haine au cœur.
Il œuvre à la cool, avec un sens réel de l’amitié et de la morale à l’ancienne.

Evidemment ces « Parrains » n’ont pas le souffle des polars de Deray ou Grangier ou du duo Lautner-Audiard mais ils possèdent leur dose de charme et c’est avec plaisir qu’on les retrouvera dans la suite que le film laisse supposer . (m.c.a)