Adaptation d’un livre
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LES TROIS MOUSQUETAIRES

Paul W.S Anderson

Matthew Macfadyen, Luke Evans, Ray Stevenson, Logan Lerman, Milla Jovovich, Orlando Bloom

110 min.
12 octobre 2011
LES TROIS MOUSQUETAIRES

Il est toujours difficile d’adapter un livre connu de tous. Comment être inventif en racontant pour la énième fois l’histoire prémâchée, mâchée, remâchée et digérée des Trois Mousquetaires ? Paul W.S Anderson a trouvé la solution idéale : contourner la difficulté, ne pas se concentrer sur l’intrigue mais plutôt jouer la carte de l’humour.

Le fil narratif est attendu et simpliste : quatre mousquetaires un peu déchus se battent pour protéger le gentillet Louis XIII des griffes du méchant cardinal de Richelieu qui tente à tout prix de provoquer une guerre entre la France et l’Angleterre. A côté de ce postulat de base dont l’évocation elle seule provoque l’ennui le plus fatal, il y a les dialogues et la mise en scène qui offrent au film un petit côté désinvolte et presque surréaliste ( que l’on espère) assumé : un cardinal français à l’accent allemand (Christoph Waltz), des combats sanglants … sans une goutte de sang ou presque (un comble pour le réalisateur des fameux Resident Evil ), des discours sur l’honneur ironisés, des personnages non pas au bord mais au-delà de la caricature (sauf peut-être, les femmes), des bateaux volants et (pour citer un détail significatif) une contravention sur un cheval.

Le contraste entre une mise en scène grandiloquente ( le format 3D – un peu superflu , une cascade d’effets spéciaux, des ralentis, …) et la désinvolture du propos et des acteurs donne une impression agréable de « ridicule travaillé ». Les mousquetaires ne se battent pas tant pour l’honneur que pour amuser la galerie, et nous les en remercions.

En bref, Les Trois Mousquetaires de Paul W.S. Anderson n’est pas une version transcendante du classique de Dumas, mais une adaptation démystifiée sous forme d’un « Pirates des Caraïbes » dans les airs, qui promet au spectateur de passer un bon moment au cinéma.

Le film se termine, naturellement, par l’annonce d’une suite. On a presque envie de déjà y être.

Aurélie Waeterinckx