LORE

Avec « Lore », la réalisatrice australienne Cate Shortland aborde le thème de la Seconde Guerre mondiale sous un angle peu connu : celui des enfants de nazis qui doivent survivre dans un pays vaincu et découvrir que tout ce qu’on leur avait appris au sujet du leur patrie et de leur Führer étaient un mensonge.

« Lore » est avant tout un film sur la fin de l’innocence, un récit d’initiation qui suit le dur cheminement de Lore, une jeune fille de 14 ans, et de ses frères et sœur cadets dans l’Allemagne vaincue et occupée. (*)

Quand leur père, officier SS, et leur mère tentent de fuir avant de se retrouver en prison, Lore et les autres enfants doivent aller rejoindre leur grand-mère à Hambourg et s’engagent dans un long périple à travers la Forêt-Noire. Leur chemin croise celui de Thomas, jeune rescapé de Buchenwald, qui leur vient en aide mais dont Lore se méfie car il dit être juif…

La jeune Saskia Rosendahl est époustouflante de vérité dans le rôle de Lore, un personnage complexe tiraillé entre son éducation nazie et la découverte des horreurs de l’Holocauste, entre son antisémitisme et l’attirance physique qu’elle commence à ressentir envers Thomas.

D’une grande beauté formelle, le film de Cate Shortland n’est pas sans rappeler l’œuvre d’une autre réalisatrice australienne, Jane Campion.

Nadia Vodenitcharov

(*) Le film est adapté du livre de Rachel Siffert « La chambre noire ».