Nicolas Cage, Penelope Cruz, Sam Rockwell, Jon Favreau, Steve Buscemi, Will Arnett.
C’était mieux avant ! Je n’ai pourtant pas soixante ans. Est-ce que c’est parce qu’on devient plus difficile après vingt ans ? Ou bien est-ce que les studios Disney sortent un blockbuster par an, réservant quelques bonnes surprises comme Wall-E l’été passé et remplissant les autres années par des films pré-mâchés ?
La recette du scénario est très simple : prendre, au hasard, une dizaine de films précédant, les mettre dans un mixer, retirer la pulpe à l’aide d’un tamis pas trop serré et mélanger la à des cochons d’Inde qui peuvent parler. Vous obtiendrez un film emprunt de bonnes valeurs telle que l’importance de la famille, de sang ou choisie, des blagues pas drôles et des répliques déjà entendues, le tout parsemé de musiques MTV et relevé par des conflits sans surprise, mis à part un coup de théâtre gros comme une taupe.
Le film mélange la 3D et les vrais acteurs pour permettre à trois hamsters, une taupe et une mouche de faire partie d’un programme spécial du FBI. Ils sont armés de tas de gadgets et grâce auxquelles ils peuvent, notamment, parler aux humains (y a une explication à tout sauf au fait qu’ils marchent sur deux pattes et qu’ils ont un pouce).
Nos héros doivent infiltrer la maison d’un riche industriel qui veut contrôler les parts de marché de l’électroménager. Mais … qui tire vraiment les ficelles lorsque les objets de consommation se révoltent ? Forts des critiques positives sur la politisation de Wall-E et d’une tendance générale de révolte contre-culturelle (marchandisée) grandissante, les producteurs n’ont pas oublié d’en mettre une pincée aussi dans le film. C’est assez ironique alors que ce film ressemble à une grande publicité pour les produits dérivés et pour la vision en 3D.
Cette dernière est, d’ailleurs, totalement inutile, le pelage réaliste d’un hamster sur grand écran ET en 3D c’est pas très ragoutant. Les mouvements rapides de caméra des dix premières minutes donnent totalement la nausée. Et, le reste du film ne justifie pas du tout de payer plus cher sa place de cinéma pour porter les petites lunettes.
Malgré un casting impressionnant, les seuls personnages un petit peu intéressants sont celui de la mouche (elle ne parle quasi pas, c’est rafraichissant), celui d’un hamster croisé avec un furet interprété par Steve Buscemi et Will Arnett dans un rôle cynique et incrédule qui lui sied à merveille.
En gros, il sera encore temps de voir ce film lorsqu’il sera programmé par TF1, un après-midi pluvieux d’été.
(Hélène Briffeuil)