Juste pour passer le temps
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MON POTE

Marc Esposito (France 2010)

Diane Bonnot, Léonie Simaga, Edouard Baer, Benoît Magimel

105 min.
12 janvier 2011
MON POTE

Marc Esposito & les hommes. Y a-t-il dans sa constance à traiter de ces drôles de bipèdes la trace d’une stratégie - nouer avec le spectateur un lien de fidélité ? - ou juste l’envie de se laisser porter par une espèce de mouvement intuitif (instinctif ?) à s’intéresser à ses frères en masculinité ?

Marc Esposito & les copains. Le réalisateur est-il en train de devenir le Georges Brassens de la pellicule ?

« Des bateaux j’en ai pris beaucoup
Mais le seul qu’ait tenu le coup
Qui n’ait jamais viré de bord
Il s’app’lait les copains d’abord
Les copains d’abord. »

Après le quatuor de la saga du « Le cœur des hommes », voici le duo de « Mon pote ». Ce qui ne signifie pas que ce changement numérique soit suivi d’un renouvellement de style ou d’intentions.

 

Nous restons dans le même registre de facilités, de clichés et d’émotions primaires.

 

Absence de surprises qui anesthésie le spectateur par son parti pris de gommer les aspérités qui donnent à la relation humaine sa profondeur au profit d’une candeur molle.

A laquelle il est malaisé de croire malgré les tentatives (un peu voyantes) de complexifier et de ne pas trop moraliser un scénario a priori cousu de fil blanc : un patron de magazine automobile décide de donner à un prisonnier une chance de réinsertion sociale.

Décision louable que l’ironie distanciée d’Edouard Baer (*) et une histoire qui s’arrache in extremis à un excès de bons sentiments arrivent à sauver d’une « redoutée noyade dans le bénitier ».

Comme La Fontaine avec sa fable « Le rat des villes et le rat des champs », Esposito sait que la viabilité (à défaut de la crédibilité) cinématographique d’un tandem se doit de reposer sur la loi de l’attraction des contraires.

Objectif atteint avec deux acteurs qui donnent l’impression de se connaître depuis toujours et donc de pouvoir laisser à leurs différences (un bourgeois/un prolo, un citadin/un extra muros…) un champ libre impulsant une impression de divertissement sans prétention.

Film qui « roule » (roucoule dans ses moments les plus consensuels), « Mon pote », histoire inspirée du vécu du réalisateur, a le mérite de tirer de l’ombre deux lettres de l’alphabet que notre société égoïste et stressée a ringardisées : BA

La Bonne Action. Celle qui si elle n’est pas nécessairement un laisser-passer pour le Paradis peut en l’occurrence assurer une sympathique (quoiqu’un peu bavarde) pause cinéma.

 

Où les actrices ne semblent pas lobotomisées. Esposito mettant de côté la castration mentale qu’il réserve d’habitude à la gente féminine... (mca)

 

(*) ... qui sera au 140 ces 21 et 22 janvier 2011 pour une lecture d"Un pedigree" de Patrick Modiano.