Stellan Skarsgård, Bjørn Floberg, Tobias Santelmann, Jon Ranes, Danica Curic
Novembre 1999. Trond (Stellan Skarsgård) vit dans un isolement qu’il s’est volontairement imposé suite au décès de son épouse. Il se prépare à accueillir dans la plus grande solitude le nouveau millénaire, lorsqu’un soir d’hiver, il rencontre l’un de ses rares voisins, Lars (Bjørn Floberg), un homme de la même génération que lui. Se rendant compte qu’il l’a bien connu dans sa jeunesse, ses souvenirs le ramènent à l’été de ses quinze ans, une époque difficile où il perdit son innocence d’enfant, et qui l’amena précipitamment à grandir.
« Out Stealing Horses » se présente comme une adaptation du bestseller de Per Petterson, roman multi primé sur la scène littéraire internationale, qui, en 2007, figurait dans le top 10 des meilleurs livres du New York Times. Le terme d’adaptation ne nous paraît toutefois pas pertinent dans le cas présent, car le travail réalisé par Hans Peter Molland relève bien plus de la transposition, les artifices cinématographiques mis en place n’étant malheureusement pas parvenus à gommer la littérarité de l’œuvre de départ.
Même si en substance, les personnages, le scénario et l’atmosphère du film revêtent un intérêt certain, susceptible d’en encourager plus d’un à découvrir le roman, sa structure narrative sur-éclatée, constituée d’un inénarrable puzzle de flash-backs, concourt à faire de cette chronique familiale extrêmement dense un imbroglio chaotique.
« Out Stealing Horses » est reparti de la Berlinale 2019 avec l’Ours d’Argent de la Meilleure Contribution Artistique décerné à Rasmus Videbæk pour la qualité de sa photographie. Une récompense, qui, techniquement, est en effet loin d’être imméritée tant le chef opérateur est parvenu à capter avec sensibilité et virtuosité les paysages de la nature norvégienne. Des paysages, qui, au fil des saisons, jouent un rôle clé dans les réminiscences de ce vieil homme qui tente de redonner forme et sens aux fragments de son passé. Malheureusement, ce n’est pas parce qu’un film est beau et récompensé pour son esthétique qu’il est nécessairement bon !
Christie Huysmans