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Pendant ce temps sur terre

Jérémy Clapin

Megan Northam, Catherine Salée, Sébastien Pouderoux

89 min.
3 juillet 2024
Pendant ce temps sur terre

Si l’opportunité de faire revenir un être cher vous était présentée, que feriez-vous ? Elsa (Megan Northam), qui a perdu son frère lors d’une mission spatiale quelques années plus tôt, reçoit cette proposition. Mais pour revoir son frère, elle devra dépasser ses propres limites morales.
Bien que le cinéma français s’essaie de plus en plus à la science-fiction, l’arrivée d’un film de ce genre dans nos salles est toujours appréciable. Longtemps sous-exploitée, la science-fiction se fait une petite place dans le paysage cinématographique francophone. Les propositions de concepts intrigants pointent le bout de leur nez, sans parfois être tout à fait abouties. Le réalisateur français Jérémy Clapin est un habitué des concepts originaux. Il avait notamment réalisé le très bon film d’animation J’ai perdu mon corps en 2019 qui raconte le voyage d’une main à la recherche de son corps.
Avec Pendant ce temps sur terre, le cinéaste nous propose son premier long-métrage en prises de vue réelles (mais pas que !). En regardant la première demi-heure, on est pris de peur car l’intrigue tarde (vraiment) à démarrer. Heureusement, passées ces 30 minutes, le début de la mission qu’Elsa reçoit permet de nous embarquer dans l’histoire et ce jusqu’à la fin. L’heure restante se révèle pleine de rebondissements intrigants. Jérémy Clapin nous propose un nouveau voyage, celui d’Elsa contre son deuil.
Pendant ce temps sur terre est très bien orchestré avec une mise en scène captivante et enrobée d’un voile de mystère. L’ambiance énigmatique est aussi portée par une bande-son qui colle aux images sans qu’elle ne soit assourdissante ou inutile. Au contraire, elle accompagne le récit. On est loin des scènes d’action aux multiples effets visuels et plus proche de l’exploration de la psychologie humaine sur fond de science-fiction. Le long-métrage apporte notamment un propos intéressant sur les limites personnelles que l’on peut ou non franchir et bien-sûr sur le deuil, ici de sa protagoniste. Son interprète, l’actrice Megan Northam porte complètement l’œuvre du début à la fin et incarne avec contraste un personnage en proie à son passé.
Si l’œuvre est imparfaite, en partie au niveau de son rythme, elle parvient à nous toucher par ses thématiques et à nous emporter par sa forme. Une belle réussite à voir sur grands écrans dès sa sortie

Flore Mouchet