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PLANET EARTH ou UN JOUR SUR TERRE

Alastair Fothergill et Mark Linfield (GB/ Allemagne 2007 - Les Films de l'Elysée)

Une ourse, une baleine, une éléphante... et la voix de la chanteuse Anggun

90 min.
31 octobre 2007
PLANET EARTH ou UN JOUR SUR TERRE

Encore une fois, et c’est tant mieux, le féminin est à l’honneur. Ce féminin patient, présent qui initie les petits à la vie, les seconde dans leur découverte du monde et les protège contre des dangers insoupçonnés.

« Planet earth » est une ode à trois mères (une ourse, une baleine et une éléphante) et à notre mère à tous - ce que nous avons une propension à oublier - : Dame Nature.

Belle, mais aussi fragile, la Terre, mieux qu’un simple intérêt visuel, mérite considération et respect. Et notre aide - mais cela les réalisateurs le soulignent trop frileusement - pour assurer la survie d’espèces menacées en raison notamment du réchauffement de la planète.

Ce documentaire est une sorte de « seer’s digest » d’une émission à succès de la BBC (*) narrée en 11 épisodes par Sir Richard Attenborough et déjà mise en scène par Alastair Fothergill, ce naturaliste-zoologique qui, dans son premier long-métrage, « La planète bleue », avait ramené du fond des océans des images surprenantes.

5 ans de travail, 200 lieux de tournage, une balade de milliers de kilomètres qui suit la course du soleil entre l’Antarctique et le désert de Kalahari, le delta d’Okavango et l’Equateur, une technique de tout premier ordre qui permet sans recours au numérique et à ses boursouflures synthétiques (**) de saisir ce que les règnes animal et végétal ont de plus sublime et de plus poignant.

Tout semble mis en place pour nous conscientiser sur les périls encourus par celle que Coline Serreau appelle, dans son film du même nom, la « Belle verte » si nous continuons à l’exploiter sans réflexion.

Et pourtant « Planet earth » semble écologiquement atone. Comme si le message des réalisateurs était de vouloir faire un « beau film avec de belles images » plutôt qu’un film responsable. Un recueil de cartes postales (bonjour Yann Arthus-Bertrand) au lieu d’un plaidoyer pro domo, un florilège (un catalogue ?) des merveilles qui risquent de disparaître si on n’y prend garde.

Filmé sans mise en perspective du rôle de l’humain dans la dégradation planétaire, il promeut le
le spectaculaire, l’émouvant ou l’esthétique au détriment d’une réelle prise de position morale et politique à la Al Gore.

A moins que l’excès de violons dans la bande son et le trop de trémolos dans le commentaire ne
soient assimilés à des appels alarmistes… (m.c.a)

(*) actuellement disponible en DVD. « Un jour sur terre » est aussi un livre paru aux Editions
Flammarion.
(**) du moins c’est ce qu’on nous dit. Espérons qu’il n’en est pas de cette technique à hauteur d’homme hautement revendiquée comme des exploits sportifs dont on découvre, peu à peu, qu’ils sont parfois dus à des artifices.