C’est du Belge
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POUR VIVRE HEUREUX

Dimitri Linder, Salima Sarah Glamine

Sofia Lesaffre, Pascal Elbé, Zeerak Christopher, Atiya Rashid, Arsha Iqbal

128 min.
5 décembre 2018
POUR VIVRE HEUREUX

Amel et Mashir, deux jeunes bruxellois, s’aiment en secret. Ni leurs parents, ni leurs amis ne se doutent de leur relation et encore moins de leur projet de passer l’été ensemble à Londres. Le jour où la famille de Mashir décide de le marier à sa cousine Noor, qui est aussi l’amie d’Amel, c’est tout leur monde qui s’écroule. Comment pourront-ils sauver leur amour sans faire souffrir tous ceux qui les entourent ?

Dévoilé en avant-première lors du Festival International du Film Francophone de Namur, « Pour vivre heureux » est le premier long-métrage des Belges Dimitri Linder et Salima Glamine. Au casting, on retrouve Sofia Lesaffre, qui incarne Amel. L’actrice a fait sa première apparition au cinéma en 2010 dans « Les Mythos » de Denis Thybaud. En 2015, elle est nommée actrice « Révélation » au César du meilleur espoir féminin. Elle a également joué dans « Nous trois ou rien » de Kheiron ou encore « Le ciel attendra » de Marie-Castille Mention-Schaar. Pour le reste du casting, la plupart des comédiens ne sont pas des professionnels.

« Pour vivre heureux » raconte l’histoire d’un amour interdit sur fond de pression communautaire. En guise d’ouverture, une scène d’un mariage pakistanais traditionnel. Pendant la fête, Mashir et Amel flirtent en cachette. Lui est Pakistanais, elle est Algérienne. Dans l’optique des traditions pakistanaises, un Pakistanais doit épouser une Pakistanaise, ce qui rend leur histoire d’amour impossible. Plusieurs thématiques sont abordées à travers le film, telles que l’écart intergénérationnel, la difficulté de communiquer entre les communautés, les traditions ou encore celle des mariages arrangés qui arrive en première ligne.

Ce dernier sujet a été abordé récemment dans plusieurs films dont le fameux « Noces » de Stephan Streker ou encore « La mauvaise réputation » d’Iram Haq. À la manière de ces deux films, celui de Dimitri Linder et Salima Glamine réussit à trouver sa propre voie. Les réalisateurs filment avec justesse et bienveillance cette histoire d’amour secret. Pas de manichéisme, chaque partie est victime de ces traditions ancestrales. En cela, le film diffère quelque peu de celui d’Iram Haq qui tentait de démontrer une certaine responsabilité des parents vis-à-vis des traditions et du « qu’en dira-t-on ». Ici, la caméra des deux réalisateurs belges reste objective et très mobile. Elle suit cette jeunesse en perpétuel mouvement.

Un premier film plein de fraîcheur à travers lequel émanent une spontanéité et une énergie que l’on doit en grande partie aux jeux des différents acteurs. Un Roméo et Juliette des temps modernes filmé à Bruxelles, à découvrir de toute urgence !

(Nathalie De Man)