Brittany Snow, Jessica Stroup, Scott Porter
Nelson McCormick, réalisateur à succès du petit écran [1], choisit pour son premier long métrage de s’attaquer à une figure incontournable du cinéma d’horreur. Ce choix ne s’avère toutefois pas heureux au vu du résultat.
Remake d’un classique de l’épouvante réalisé en 1980 par Paul Lynch [2], « Prom Night » n’en garde que le contexte pour en changer l’intrigue du tout au tout, passant d’un récit de vengeance à une histoire d’obsédé peu convaincante.
Affublé d’un scénario affichant une prévisibilité presque insultante pour les amateurs du genre, le film s’achemine sans surprise de meurtres en meurtres. On sait dès le début qui restera et qui mourra tant les personnages sont stéréotypés.
On ne peut donc pas dire qu’il suscite une tension extrême. La musique de fosse y est tellement gluante et omniprésente qu’elle annonce chaque crime.
Lisse à tous les niveaux, « Prom Night » se vend comme un slasher movie [3], mais il n’en propose qu’une version plus qu’édulcorée. Le personnage du tueur n’est pas un modèle d’épouvante, tout juste un homme mal rasé à la mine patibulaire.
Les meurtres qu’il perpètre sont effectués de façon presque clinique, désamorçant de ce fait d’éventuel effet de surprise. On en arrive même à s’étonner de n’y trouver que peu d’hémoglobine.
Enfin, les acteurs offrent une performance insignifiante. Entre adolescentes sculptées façon clips de RNB et jeunes hommes oscillant entre virilité et amabilité mièvre, on nage dans la banalité.
Si seulement « Prom Night » parvenait à faire rire, ou au moins sourire, en jouant d’un second degré. Mais ce n’est malheureusement pas le cas. (Justine Gustin)
[1] On lui doit notamment la réalisation d’épisodes de « Prison Break », de « Urgences » ou encore de « Cold Case ».
[2] Réalisateur anglais, Paul Lynch a réalisé de nombreux épisodes de multiples séries (« Star Trek » pour n’en citer qu’une) ainsi qu’une série de films destinés à la télévision comme au cinéma, le dernier en date étant « The Keepers » avec notamment Asia Argento. Leslie Nielsen et Jamie Lee Curtis jouaient dans cette première version du « Bal de l’horreur ».
[3] Sous-genre du film d’horreur, le slasher met en scène les meurtres en série d’un tueur psychopathe qui élimine un par un les personnages. On considère qu’un des premiers slasher est « Psycho » d’Hitchcock. Depuis, une série de films tels que « Halloween », « Souviens toi l’été dernier » ou encore « Scream » ont fait le succès du genre.