A éviter
0étoile(s) 0étoile(s) 0étoile(s) 0étoile(s) 0étoile(s)

TEL PERE, TELLE FILLE

Olivier de Plas (France 2007 - distributeur : Victory Films)

Vincent Elbaz, Elodie Bouchez, Daisy Broom, Léa Drucker

85 min.
15 août 2007
TEL PERE, TELLE FILLE

Un des pont-aux-ânes de la vie d’acteur : l’approche de la quarantaine.
Les femmes ne sont pas les seules à être affectées et à devoir se réorienter vers des rôles différents. Sous peine de ringardise ou d’incrédibilité.

La preuve : Vincent Elbaz, né en 1971, convaincant dans « La parenthèse enchantée » de Michel Spinosa et magnifique dans « Un monde paisible » de Michel Deville, est, depuis quelque temps, en panne de personnages intéressants. (*) 

Bougeant malhabilement dans « J’aurais voulu être un danseur », il est, dans « Tel père… », un ancien rocker à la trentaine bien entamée mais complètement inassumée. Il apprend qu’il est le père d’une jeune fille de 13 ans. Ils vont, tous les deux, par le croisement en miroir de leurs difficultés pour l’un à traverser les turbulences de l’adolescence et pour l’autre à émerger d’une poisseuse immaturité, s’aider à grandir et à évoluer.

Inspiré d’un roman « Teen spirit » (**) d’une Virginie Despentes à l’écriture quasiment virginale par rapport au langage soufré de « Baise-moi », « Tel père… » est un pensum à la mise en scène sans souffle et sans allure, tournicotant autour de personnages-clichés dont les relations esquissées à la machette sont aussi prévisibles que 2 et 2 font 4.

S’il n’est pas évident, pour les acteurs, de donner à leur interprétation une consistance absente du scénario, leur paresse à essayer malgré tout d’étoffer les lambeaux de caricatures qu’ils sont censés incarner est criante. Comme dans un nombre trop important de films français, la bande son donne au spectateur la pénible impression d’être sourd tant les dialogues sont marmonnés, mâchonnés évitant, avec une agaçante application, le recours à une diction compréhensible des bien entendants.

La frimousse en forme de pomme de la jeune Daisy Broom, la bonne volonté épisodique de Lea Drucker et les rares répliques qui arrachent une réaction autre qu’un soupir exaspéré pèsent d’un poids trop léger pour compenser la pesanteur d’un film qui manque de surprise, de grâce et de punch.

Les adjectifs induisant une ressemblance ne portent pas chance aux films qui les affichent. Ainsi, de "Tel père, telle fille" à "Tels pères, telle fille" d’Emile Ardolino (***) ou "Telle mère, telle fille » d’Elisabeth Rappeneau, une constante demeure : celle de la médiocrité. (m.c.a)

(*) Cette disette vaut aussi pour Elodie Bouchez dont on est navré de constater l’enlisement du talent dans de récentes réalisations bâclées, "Héros" de Bruno Merle, "Je déteste les enfants des autres" d’Anne Fassio.
(**) paru aux éditions « J’ai lu »
(***) en anglais « three men and a little lady », un remake poussif du « 3 hommes et un couffin » de Coline Serreau.