THE ANSWER MAN

Eh bien non.

Même s’il est l’auteur d’un best-seller new age, « Me and God », Arlen Farber n’a pas la réponse au malaise existentiel dont il est frappé depuis le succès inattendu de son livre.

Il vit coupé des autres, volontairement retiré du Monde et prompt à refuser toute contrainte ou rencontre sociale.

Ainsi lorsque son éditeur lui propose d’ajouter un tome II à son « œuvre », son mental de solitaire enclenche une réaction psychosomatique de refus sous la forme d’une lombalgie. Qui se révélera salutaire puisqu’elle lui fera rencontrer deux « clefs humaines » - une chiropracteure et un libraire - qui le désincarcéreront de ses inhibitions.

« The answer… », malgré sa nomination pour le Prix du Jury de Sundance 2009, n’a bénéficié aux Etats-Unis que d’une sortie confidentielle.

Comme si ce film, malgré la sympathie qu’il suscite, ne pouvait engranger sur le sol américain que bouderie et mise à distance.

Mais pourquoi cet ostracisme alors que son scénario est limpide, voire bon enfant, sa mise en scène lisible au premier coup d’œil, son propos un feuilleté de considérations gentilles, un brin cousues de fil blanc et plutôt bienpensantes.

Parce que sous ses apparences de film charmant et ne portant pas à conséquence, « The answer… » se moque, pas férocement mais avec subtilité, d’une des industries les plus florissantes outre Atlantique.

Celle de la recherche de guides « spirituels » et de philosophie « prêt à porter » (*) qui explique comment passer du mal vivre au bien-être.

Porté par un casting confondant d’aisance, notamment Jeff Daniels, Lou Taylor Pucci et Lauren Graham (**) qui par des attitudes simples et chaleureuses arrivent à donner à leur personnage une humanité profonde, « The answer… » est un film plaisant.

Qui ne révolutionnera ni ne marquera l’histoire de la Romance ou de la Comédie mais fera passer un moment agréable à ceux qui acceptent que les imperfections et les clichés soient, comme les sucres trop colorés des cupcakes, des ingrédients qui paramètrent sans les déshonorer les réalisations de série B.

Réalisations banales sans doute mais sauvées de l’insignifiance par un charme qui va de soi.

Une précieuse « easy going touch ». (mca)

(*) dans "Love happens" de Brandon Camp, Aaron Eckhart avait lui aussi campé un auteur de "self book help" qui ne trouvait pas de réponse à ses problèmes amoureux.
(**) surtout connue pour son rôle dans la série télevisée “Gilmore girls”.