THE HAPPENING

A la vue de la bande annonce du nouveau film de Shyamalan, on s’attendait à un film palpitant. On imaginait en salivant ce genre de réalisation qui tient en haleine du début à la fin, de laquelle on sort soulagé, mais en proie à des idées obsédantes qui hantent pendant des jours.

Malheureusement, « The Happening » en est l’exacte opposée.

Le film se caractérise par une intrigue tiède, sans aucun rebondissement. Alors que l’idée de « The Happening », ce déferlement soudain de suicides en masse, aurait pu donner un récit captivant et hallucinatoire, le huitième long métrage de Shyamalan n’est qu’une suite sans fin de péripéties qui se répètent inlassablement pour aboutir à une fin navrante.

Déplaçant la logique on ne peut plus humaine de la vengeance dans le chef du monde végétal, le semblant de souci écologique apporté comme explication au comportement suicidaire massif est en effet risible.

Tous plus mièvres les uns que les autres, les personnages sont stéréotypés à outrance. Ils sont incarnés par des acteurs tout aussi fades, qui n’apportent aucune épaisseur à leur rôle, mais se contentent de reproduire sans cesse les mêmes attitudes ; Mark Wahlberg sa posture concernée et grave, Zooey Deschanel son regard vitreux, exorbité et désespérément vide.

La mise en scène ne témoigne pas d’une once d’originalité. Emballée dans une musique de fosse omniprésente et mielleuse, le film s’achemine sans aucune innovation en une suite de scènes prévisibles. Même les suicides sont d’une banalité à faire pleurer.

Des gens s’immobilisent. Puis se tuent. Aussi horrible que ça puisse paraître, cela devient rapidement extrêmement monotone. On s’ennuie ferme face à cette vague de morts. Et on ne s’en émeut même pas. C’est peut-être cela qui est réellement effrayant.  (Justine Gustin)