The Peasants (La jeune fille et les paysans)

Après « La passion Van Gogh » réalisé en 2017 et qui leur avait valu le prix du public au festival d’Annecy, Dorota Kobiela et Hugh Welchman reviennent avec un film d’animation entier dédié à la peinture à l’huile.
L’histoire raconte la vie d’un petit village polonais au XIX ème siècle où Jagna (Kamila Urzedowska) jeune et jolie fille, artiste, rêveuse, est contrainte par sa mère à épouser leur voisin, Boryna (Miroslaw Baka) riche veuf mais beaucoup plus âgé qu’elle. Jagna est cependant amoureuse du fils de ce dernier, Antek (Robert Gulaczyk), lui-même marié et père de famille.

Amours contrariées, jalousies, rumeurs et haines vont s’enchaîner jusqu’au drame final.
Thème universel, tiré du Prix Nobel de littérature « Les Paysans » de Wladyslaw Reymont en 1924, dans lequel celui-ci mettait en évidence la violence patriarcale de l’époque et la rude vie des paysans.
Le film vaut surtout pour le traitement époustouflant de la rotoscopie. Les séquences sont animées en peignant à l’huile image par image les scènes tournées avec de vrais acteurs, dans de véritables décors. Il aura fallu pas moins de 40.000 peintures à l’huile pour restituer l’époque en se basant sur une trentaine de peintres polonais, de la fin du XIXème et début XXème siècles.
Saison après saison, on admire les superbes paysages, les danses époustouflantes, les bagarres déchaînées.
La musique, inspirée des chants et danses traditionnels, ajoute la note folklorique au récit.
Joli film, avec de superbes scènes peintes à la main, qu’on regarde avec beaucoup d’admiration mais on ne vibre pas vraiment aux nombreux malheurs des protagonistes.

Drossia Bouras

Prix du public pour le meilleur long métrage Anima 2024