Bof ...
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WALL STREET - THE MONEY NEVER SLEEPS (*)

Oliver Stone (USA 2010)

Carey Mulligan, Susan Sarandon, Michael Douglas, Shia LaBeouf, Josh Brolin

136 min.
22 septembre 2010
WALL STREET - THE MONEY NEVER SLEEPS (*)

Voilà un film que l’on a envie d’étrangler jusqu’à ce qu’il rende …

Rende quoi au fait ?

Son âme ? Il n’en a pas.

Son cœur ? Il en est dépourvu.

 

Son corps ? Il en manque.

Le ticket d’entrée ? C’est trop tard, il a été consommé

Ne reste dès lors à saisir qu’un quintal de clichés et à leur tordre le cou jusqu’à ce que l’écran retrouve sa virginité prometteuse.

Tout irrite, tout fâche dans cette réalisation grandiloquentogrotesque d’un Oliver Stone qui, aussi insubmersible qu’un trader, décide de cueillir son héros Gordon Gekko (le GG de la finance) à sa sortie de prison et de lui offrir un futur de conquérant.

Qu’il partagera entre combines, entourloupes, vengeances, coups bas et sentimentalité dont rougirait même un enfant de chœur.

On n’a pas attendu qu’Olivier Stone pontifie sur les dysfonctionnements et travers du monde de la haute finance pour savoir que les gérants des fonds d’investissements, avant d’être des spécialistes, sont des filous, des arnaqueurs, des braqueurs de banque à l’éthique plus proche de celle de Billy the Kid que de Robin des Bois.

Par contre on l’a attendu pour que, soutenue par la fée (la sorcière) Caricature, la banalité devienne lieu commun, l’émotion sucrerie pleurnicharde et la réflexion poncif poussif.

Proche du style haché des séries télévisées - les séquences sont séparées par des vues rapides, syncopées et identiques de New York -, sacrifiant au cahier des charges pleurnichard du soap, Gekko, fille et beau-fils ont droit à leurs quarts d’heure lacrymaux - « Wall street… » est un pétard mouillé qui écoeure par son mélange de genres.

Mélange mi-cynique mi-émotif qui réduit à néant la crédibilité d’une intrigue et transforme en pitoyables marionnettes des personnages dont les limites de jeu sont aussi manifestes que l’immodestie d’un metteur en scène atteint du syndrome hitchockien : marquer la pellicule à deux reprises (superflues) de son image.

Ce n’est pas celle-ci qui restera dans la mémoire des spectateurs mais plutôt les bulles de savon qui parcourent, à différentes reprises, l’écran.

Bulles moins financières que symboles de la valeur réelle, le zéro, d’un film qui flatte notre fascination malsaine pour l’enrichissement rapide, nous rassure par la (fausse) théorie du bouc-émissaire, bien commode pour éviter de remettre en cause les fondements pourris d’un système maffieux.

 

Et se fiche avec une morgue de nantis des conséquences d’une crise sur des gens comme vous et moi. Tellement peu intéressants sans doute face à un gestionnaire de fortune qui se suicide, détruit son authentique (?) Goya ou se pseudo justifie par, cerise sur le gâteau du gâtisme hypocrite, un don à une entreprise verte.

"Wall Street..." ne démontre rien que nous ne sachions déjà.

L’argent est un bon serviteur et un mauvais maître (Horace)

 

Ne sont à sauver et encore pas totalement que la bande son de David Byrne et la prestation d’un Eli Wallach (95 ans) qui est aux acteurs ce que Manoel de Oliveira (102 ans) est aux réalisateurs : increvable. (mca)

(*) Titre inspiré du livre de Marc Fiorentino "Un trader ne meurt jamais" ?