WANTED : CHOISIS TON DESTIN

Y a-t-il une réponse qui ne soit pas "unfair" ou désabusée à la question de savoir ce que serait « Wanted » sans les noms-phares qui sonnent le rappel (le glas pour certains) des spectateurs pour qui le cinéma c’est avant tout des acteurs ? Et mieux encore, des stars.

En l’occurrence Madame LaraCroft-Jolie et ses pirouettes, la transformation en cinq sec de James McAvoy (*) de gentil naïf angoissé en redoutable tueur d’élite, et le double jeu de Morgan Freeman.

Au menu : des bagarres, des courses poursuites, des carambolages, des fusillades. Des ralentis à la John Woo, des explosions, des bim bam boum. Et des effets spéciaux qui pleuvent comme les étoiles les nuits d’août où elles sont filantes

Bref du pétaradant pour faire plaisir à ceux qui veulent se divertir à bon compte. Sans se casser les méninges tout en ayant l’impression de patauger dans les méandres d’une société secrète, d’assister à un parcours de vie qui transforme un freluquet en super héros et de pouvoir vivre, par écran interposé, une violence sauvage bridée par la vie quotidienne en société.

Pour sa première réalisation made in USA, le réalisateur russe met le paquet et décide de rendre hommage à son pays d’adoption cinématographique en privilégiant, par son adaptation des comic books de Mark Millar et J.G. Jones, le plus racoleur de leur philosophie narcissique - « Choisis ton destin » ( !) - et apologétique : devenir assassin pour faire triompher le Bien et la Justice.

Pauvre Platon, que penserait-il de l’upgrade réservé aux fondamentaux de la philosophie des idées qu’il expose dans « La République » ?

Sous ses dehors matamoresques et apocalyptiques, « Wanted » véhicule un propos ringard qui prête à rire tant son infantilisme - se croire l’élu - rejoint celui des films pour enfants.

Po, le sympathique héros de « Kung-fu panda », le dessin animé des studios Dreamworks actuellement sur les écrans, lui aussi se croit un distingué du destin.

Et quant à faire, il n’est pas interdit de préférer avoir pour instructeur, le sage Shifu, que l’artificielle et effrayante d’inexpressivité (**) Angelina J. chargée de transformer un loser en killer machine. (m.c.a)

 
(*) Ce jeune homme qui partage avec Sean Connery le privilège d’être né écossais et que d’aucuns, depuis sa prestation dans « The last king of England » de Kevin Macdonald comparent déjà (un peu vite peut-être) à Dustin Hoffman.
(**) Séquelle de son rôle de cyborg dans le film de Michael Schroeder ?