15.09 > 12.11 2025 ARTIST IN FOCUS : FRANS VAN DEN STAAK CINEMATEK

ARTIST IN FOCUS : FRANS VAN DEN STAAK
15.09 > 12.11
En collaboration avec Sabzian & L’Âge d’Or/EXPRMNTL, avec l’aide financière de la Région Bruxelles-Capitale

En décortiquant images, sons, actions, pour les assembler dans des fictions atypiques, souvent burlesques, Frans van de Staak a créé une œuvre qui aiguise nos sens comme nulle autre. Il s’agit d’un des grands poètes de l’histoire du cinéma qu’il est bienvenu de (re)découvrir, aujourd’hui, pour la toute première fois en version sous-titrée français.
Dans les années 1970, il utilise des subsides pour financer ses courts métrages, cherchant à transposer des textes d’écrivains comme Spinoza à l’écran. Il filme des acteurs et actrices amateurs, privilégiant l’intonation et l’effort de donner vie au texte plutôt que la perfection visuelle, au point de juger la réussite d’une prise à l’oreille.
Il collabore avec sa compagne, la cinéaste Heddy Honigmann, qui monte plusieurs de ses films, dont son premier long métrage, De onvoltooide tulp. Il s’associe aussi à la poétesse Lidy van Marissing pour explorer l’utilisation quotidienne de la langue. Décrit par Jean-Marie Straub comme le seul digne héritier de Dziga Vertov, van de Staak cherche à inviter le spectateur à observer le monde pour le rendre meilleur, plutôt que de lui raconter des histoires.
Frans van de Staak construit et aménage son atelier pour y créer une autonomie de production. Il y assemble tout l’équipement nécessaire au montage et à l’enregistrement des voix, ce qui lui permet de réaliser ses films à moindres frais. Cet espace est aussi un lieu d’accueil pour de nombreux débutants qu’il produit parfois.
Son travail se distingue par une attention particulière à la poésie et aux gestes quotidiens. Avec le poète Gerrit Kouwenaar, il explore le lien entre la parole et le geste. Son cinéma intègre des éléments concrets — objets, gestes, nature — qui, filmés de manière répétitive, créent une étrange qualité méditative. Le musicien Bernard Hunnekink, quant à lui, compose régulièrement pour ses films.
Dans les années 1990, il fait appel à des acteurs professionnels, bien que ses films restent peu diffusés en dehors du festival de Rotterdam. Avant son dernier film, Lastpak, il revient à des formes courtes comme Dichtweefsel, inspiré par le poète Wallace Stevens.
En cherchant à rendre les choses tangibles, Frans van de Staak a su stimuler l’imagination du public, bien au-delà de la projection.

Lancement du podcast Our (Queer) Story
19.09 - 19:00
Entrée libre

De la clandestinité totale jusqu’au mainstream commercial, en passant par le sous-textuel, le bricolé, le censuré, le marginal et l’expérimental, le cinéma LGBTQIA+ peut se targuer d’une histoire longue et complexe. Au cours d’une discussion modérée par Camille Loiseau, Iris Lafon et Valérie Leclercq, les programmatrices d’Our Story et créatrices du podcast Our Queer Story (sortie du premier épisode le 19.09.2025), vous diront comment elles choisissent d’aborder cette histoire – par une démarche non autoritaire, élargie et collective, attentive aux films mais aussi aux publics qui les reçoivent. Elles parleront encore des difficultés et des joies de programmer des films LGBTQIA+ et reviendront sur la genèse d’Our (Queer) Story.

S'abonner au podcast