Cette année encore, le BRIFF ouvre son village et les salles obscures qui l’hébergent, à une série de valeurs qui comptent vraiment dans la société d’aujourd’hui. Un fil rouge traversera les thématiques abordées dans la programmation de cette 7eme édition, celui de la famille, de la transmission, de voyages à la recherche de ses racines. Ce lien à nos racines qui nous construit et nourrit nos imaginaires. Tous en salle !
Rencontre avec Cécile Masset Présidente du Festival, interviewée par Flore Mouchet de CineFemme, association qui organise au Palace des Coups de Cœur réguliers de films sélectionnés présentés en avant-première.
Quels vont être les moments forts de l’édition 2024 du BRIFF ?
Il y en a forcément plusieurs. À chaque fois qu’il va y avoir un invité, une avant-première, c’est évidemment un moment d’importance pour les équipes des films. Demain , Christophe Honoré va présenter son film, il y aura aussi l’avant-première de Kinds of Kindness, le nouveau film de Yorgos Lanthimos. Les frères Larrieu vont venir présenter, avec Karim Leklou, leur nouveau film Le roman de Jim, puis Jacques Audiard sera présent pour Emilia Perez. Chaque soir, on propose des moments qui vont être forts en émotion.
Le BRIFF met en lumière des films belges, avec la catégorie ‘Compétition nationale’. Pourquoi est-ce important pour vous et pour l’ensemble de l’équipe d’inclure, dans le festival, des œuvres nationales ?
Forcément, on est là pour soutenir, faire la promotion de nos cinéastes. Pour nous, c’est fondamental d’être là au moment où ils présentent leurs films. De plus, on aime mélanger la fiction et le documentaire au sein d’une même compétition et cette année on est super contents car sur les huit films en compétition il y en a six qui sont des films de réalisatrices. On arrive à plus qu’une parité avec des voix de femmes qui ont des vrais cinémas engagés, des formes artistiques variées. On va passer du film de genre au documentaire plus intimiste. On est super contents de cette programmation belge. En tant que festival, on se doit d’être porte-parole du cinéma belge donc on fait venir des programmateurs de festivals étrangers, des acheteurs internationaux et la presse, pour qu’ils puissent faire la promotion de notre cinéma à l’international.
On voit de plus en plus dans les festivals que les femmes réalisatrices trouvent enfin leur place. Pourquoi est-ce important pour vous de les mettre en valeur ?
En quelques années, on est arrivé à avoir plus qu’une parité sans avoir besoin de chercher. Avant, comme il n’y avait pas 50% de films portés par des femmes, ce n’était pas si évident. Quand on arrive au bout de la chaine, c’est compliqué d’avoir une parité qui n’est pas là au début. Ici, on voit vraiment qu’on avait une magnifique offre portée par des femmes. Nous, on a la possibilité de le faire donc c’est un plaisir de le faire.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur un ou plusieurs films d’une femme cinéaste en compétition cette année dans la catégorie ‘Compétition nationale’ ?
Il y en a plusieurs, notamment des réalisatrices dont c’est le premier long-métrage. Par exemple, on a Les Enfants Perdus de Michèle Jacob, première fiction qui est un mélange de genres. Il est à la fois un drame familial mais avec une vraie cinématographie de film de genre. Dans les documentaires, on a Les Miennes de Samira El Mouzghibati, un beau regard d’une réalisatrice qui interroge sa mère, ses sœurs, par rapport à leurs origines. Ce film est très poignant avec un discours multiple. On a aussi le film d’Alexe Poukine, Sauve qui peut, dans lequel on se retrouve dans le milieu hospitalier. On suit le corps médical qui participe à des mises en situation pour apprendre à annoncer des mauvaises nouvelles à des patients. Il est d’une force incroyable, on voit toute la fragilité et la difficulté du processus. Je n’en ai cité que trois mais les autres sont magnifiques aussi.
À CinéFemme, on organise les séances Coup de Cœur, où on projette un film en avant-première. Si vous deviez conseiller un film qui a été un coup de cœur pour vous et qui est dans la sélection (nationale ou internationale), lequel conseillerez-vous ?
Quand on pense une programmation, il y a évidemment plein d’axes qu’on aime et le BRIFF a comme moteur de jouer la diversité. On propose un maximum de pistes et de cinémas. Le choix et la proposition est multiple. C’est vraiment compliqué de choisir mais j’aime le film d’ouverture de Laetitia Dosch, Le Procès du chien. C’est un premier film à la fois drôle avec un sujet sociétal important. Le casting est vraiment génial, j’aime beaucoup ce film. Il y a aussi Le roman de Jim, avec Karim Leklou et Laetitita Dosch toujours, aussi d’une grande sensibilité. Bien-sûr, Emilia Perez de Jacques Audiard, qui nous propose une comédie musicale incroyable avec des narcotrafiquants et des transsexuels. Et Marcello Mio où Chiara Mastroianni endosse le costume de son père. C’est une ode au cinéma, c’est poétique. Oui, il y a beaucoup de choses, je ne peux pas choisir.
En quelques mots, comment résumeriez-vous le BRIFF et qu’est-ce qui fait qu’il s’agit d’un événement unique en Belgique ?
On a la diversité de la programmation. Il y a plein d’autres festivals en Belgique mais qui sont liés à un genre ou une thématique ou une région géographique. On essaie aussi que ce soit le plus convivial possible, que chacun et chacune puisse rentrer en contact avec les réalisateurs et réalisatrices.