du 6 au 14 février 2020 à l’Espace Delvaux - La Vénerie
L’univers de la folie fascine, et les cinéastes se sont, de tout temps, emparés de la question de la maladie mentale, qui tantôt intrigue, suscite craintes et angoisses, tantôt ouvre la porte aux rêves ou aux fantasmes.
Depuis 1998, les Rencontres Images Mentales (RIM) présentent un large éventail de films (documentaires, films d’ateliers et fictions – longs- et courts-métrages) ayant trait au spectre de la maladie mentale. Quelles sont les images de la personne en souffrance mentale ? Comment la folie est-elle présentée ou représentée dans la production audiovisuelle ? Qu’en dévoile le cinéma et que nous révèle-t-il ? Qui sont vraiment ces patients atteints par des troubles psychiques ?
Le premier objectif des RIM est de permettre la rencontre et la réflexion autour d’images de la santé mentale en réunissant public, professionnels de la santé mentale, cinéastes, institutions et responsables politiques. Chaque projection donne ainsi lieu à des discussions au sujet des multiples visages de la folie qui, si elle peut parfois être considérée comme grandiose à travers une démarche artistique, est toujours synonyme de souffrance et de détresse pour ceux qui la vivent. « La folie ou la figure du fou sont du pain bénit pour le cinéma dans la mesure où pour qu’il y ait une histoire captivante, il faut qu’il se passe quelque chose d’étrange, relève Martine Lombaers, coordinatrice des RIM. Les aspects tortueux, torturés, complexes ou déviants de l’âme humaine sont donc abondamment exploités par le cinéma, poursuit-elle. « Joker » de Todd Phillips en est un récent exemple. Mais au-delà de l’Intention artistique et des artifices propres au cinéma qui font les qualités d’une œuvre, subsiste une réalité qu’il est souvent bon de rappeler et de décrypter en s’appuyant sur un ou plusieurs regards d’experts. » (Lire notre interview sur ce site)
Le deuxième objectif des RIM est de briser les tabous qui entourent encore la maladie mentale, de la dé-stigmatiser et de la démystifier en donnant au public d’autres images que celles « du fou qui fait peur », non seulement à travers des productions issues « de l’intérieur » aux formes souvent inattendues mais aussi par le biais d’œuvres originales de réalisateurs belges et étrangers qui ont exploré la souffrance psychique. « Dans le cadre de nos échanges et débats, nous utilisons à dessein une multitude de mots pour éviter un étiquetage qui non seulement suscite souvent la crainte mais risque aussi de réduire un être humain à un diagnostic ou une maladie, souligne Martine Lombaers. Lorsque quelqu’un a une jambe cassée, on ne parle pas de lui comme « celui qui a une double fracture ». Pourquoi en serait-il autrement pour une personne en souffrance psychique ? ».
Pour cette 12ème édition, les RIM proposent entre autres :
L’amour fou (Samedi 8 février à 11H00)
« La forêt de mon père » de Vero Cratzborn (Samedi 8 février à 20H00)
« Adoration » de Fabrice Du Welz (Mercredi 12 février à 18H00)
« Quelle folie » de Diego Governatori (Jeudi 13 février à 20H00)
« Déni de grossesse, à mon corps défendant » de Marion Vaqué-Marti (Mercredi 12 février à 9H30)
« Pour Ernestine » de Rodolphe Viémont (Jeudi 13 février à 10H15)
(Christie Huysmans)