Comédie politique
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AMERICAN DREAMZ

Paul Weitz (USA 2006 - distributeur : UIP)

Hugh Grant, Dennis Quaid, Willem Dafoe, Mandy Moore, Marcia Gay Harden

108 min.
7 juin 2006
AMERICAN DREAMZ

Interrogé sur le Z qui clôt de façon énigmatique le mot « Dream », le réalisateur explique s’être inspiré du « zzzz » qui, dans les BD, symbolise le sommeil dans lequel nos sociétés modernes cherchent à se réfugier pour éviter de voir la réalité.

Une autre réponse eut été possible qui renvoie au paradoxe du Z de Zorro, ce héros qui ne peut avancer vers la recherche de la vérité que masqué. Un peu comme Weitz dont le propos est clairement une caricature politique de l’actuel président des États-Unis mais présenté sous la forme édulcorée d’une satire gentillette des shows télévisés promettant à des nigauds de devenir des stars.

Tous les ingrédients du rêve américain sont présents : la possibilité de sortir de l’anonymat du jour au lendemain (le fameux quart d’heure de célébrité décrit par Warhol), l’ambition dévorante d’un producteur-animateur prêt à tout pour faire de l’audimat (et de l’argent), l’illusion que la victoire est toujours à portée de mains. Mais ce qui manque pour que ce film soit porteur c’est un rythme, une dynamique.

Hugh Grant semble prendre un malin plaisir à casser son image de « nice guy » pour celle d’un parfait goujat, Dennis Quaid en président (*) infantile, dépressif et manipulé est très convaincant ; Willem Dafoe, son conseiller en communications et images est étincelant de machiavélisme sournois.

Le reste de la troupe est à l’image du film : léger, frivole et superficiel. Pourtant Weitz avait, dans sa besace, une idée en or : celle d’un candidat dont l’appartenance à une cellule terroriste va pimenter le jeu de « La nouvelle star » arbitré, pour sa finale, par le Chef Suprême de l’État..

Dans les mains imaginatives et culottées d’un Billy Wilder, d’un Mel Brooks voire d’un Tim Robbins, de pareil concept aurait pu jaillir un feu d’artifices drôlement irrespectueux. (m.c.a)

(*) sa prestation lui permet de rejoindre le clan très fermé des acteurs ayant assumé, le temps d’un (télé) film la tâche de diriger les USA. Il serait intéressant de voir à quel point l’ontologie de la fonction est le reflet de l’image du Président en exercice au moment du tournage (boute-feu avec Harrison Ford (ère Bush Senior), libertin avec Gene Hackman (ère Clinton), imbécile (avec Dennis Quaid (ère Bush Junior) et … féminin avec Geena David (future ère Hillary Clinton ?)