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ASSOCIES CONTRE LE CRIME

Pascal Thomas (France 2012)

Catherine Frot, André Dussollier

104 min.
29 août 2012
ASSOCIES CONTRE LE CRIME

Prudence et Bélisaire Beresford, les Philémon & Beaucis de l’enquête policière BCBG.

Dans « Mon petit doigt m’a dit », le premier volet de leurs aventures librement inspirées d’Agatha Christie, ils étaient savoureux, dans « Le crime est notre affaire », 4 ans plus tard, leur charme désuet devenait agaçant.

Dans « Associés contre le crime », leur maniérisme-de-grands-bourgeois les rend carrément insupportables.

Lui en paon dont tous les terrains (plateau de télévision ou lit conjugal) sont des occasions de faire la roue, elle en pintade névrosée et narcissique, méritant la fessée que lui donne son époux et à laquelle on ajouterait volontiers une gifle virtuelle pour évacuer une nervosité latente suscitée par tant d’artificialité.

Eux dont les chichiteries d’un autre temps donneraient presque envie de voter PTB.

Dans « Associés contre le crime », il ne reste rien de la malice ou de l’élégance chic et décalée des opus précédents. L’intrigue - une disparition mystérieuse dans une clinique où l’on semble avoir découvert le secret de l’éternelle jeunesse - y est plus mince qu’une feuille de cigarette, les dialogues couinent et le rythme languissant anémie tout autant les personnages que les spectateurs.

Le duo Dussolier/Frot est en périlleuse roue libre. Largué dans un scénario sans queue ni tête, plombé par un laborieux second degré et enfariné par un dispositif scénique aussi banal que paresseux - juste sauvé par deux ou trois beaux paysages.

« Associés … » souffre du même mal que celui de son héroïne. L’ennui.

Ennui suscité par une impression de n’importe quoi auxquels des tenues extravagantes, couleurs acidulées et humour programmé n’arrivent pas à insuffler le moindre intérêt.

Les bons mots tout comme les situations qui se veulent, avec la grâce d’un marteau piqueur, drôles manquent de cette désinvolture primesautière qui transforme l’excentricité en fête pour l’esprit et moment de plaisir plus sûrement déridant que toutes les crèmes au rétinol.

« Associés … » est un film monotone, statique (conservateur ?) dont la seule singularité réside dans le paradoxe de présenter deux « dilettants » (*) comme un couple d’originaux (de précieux ridicules ?) alors qu’ils ne sont que les archétypes de retraités privilégiés et friqués qui, pour trouver une porte de sortie à leur cage dorée, n’ont qu’une solution.

Taquiner l’aventure.

Sans réussir néanmoins à susciter la sympathie spontanément éprouvée pour le pêcheur qui, mû par la même envie d’échapper aux affres de l’inoccupation, asticote, les dimanches et jours fériés, le goujon. (mca)

(*) du titre du premier film scellant entre Pascal Thomas et Catherine Frot une fidèle collaboration.