Cinéphile

Coup de coeurBIN JIP

Kim Ki-Duk

Jae Hee, Lee Seung-yeon, Kwon Hyuk-ho

95 min.
4 mai 2005
BIN JIP

Entre rêve et réalité, entre amour et violence aussi, une magnifique incursion du réalisateur de Printemps, été, automne, hiver et...printemps dans le cinéma poétique. Film de lumière, cadré avec un soin admirable, Bin-Jip (Locataires) conduit le spectateur depuis une atypique mais apparemment anodine histoire de squat jusqu’à l’imaginaire flamboyant d’un amour fou. Des tas de plans inoubliables, et un climat obsédant qui vous suivra longtemps après le mot fin. M.D.

Autodidacte, Kim Ki-Duk a une place à part dans le cinéma asiatique, il mélange à la fois son goût de la violence et un style pictural poétique.

Beaucoup de films nous font sourire, quelques-uns rire, certains pleurer, d’autres nous font frémir…le film de Kim Ki-Duk nous fait rêver.

Après un début lent et déroutant, il faut se laisser emporter sans à priori par ce récit onirique de deux personnages bizarres, meurtris qui partagent en silence leur solitude et qui sont unis par un lien invisible. Dans ce film sans dialogues, Kim Ki-Duk parvient aussi à dénoncer la société coréenne à travers la classe bourgeoise, la corruption de la police, la situation précaire de la femme au foyer ainsi que celle des vieux abandonnés à eux-mêmes.

Pour ce cinéaste, il n’y a pas de moyen plus sûr que le silence pour exprimer ses pensées et ses idées. Dans ce contexte, je ne sais pas employer ce moyen, il me faut donc m’exprimer par des phrases élogieuses et enthousiastes.

Dégustons ce beau film comme un rare plat asiatique qui laisse en bouche un délicieux goût de sucré-salé ! 

Christiane Damseaux